Congrès, colloques et journées

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Le 11 septembre 2014 on commémorera les trois siècles de la chute de Barcelone face aux troupes bourbonniennes espagnoles et françaises, ce qui mit pratiquement fin au conflit dynastique entre les Autrichiens et les Bourbons dans la péninsule. L'occupation bourbonnienne de la Catalogne signifia la fin du système politique et juridique propre et l'implantation du modèle politique castillan. La disparition du

cadre institutionnel catalan est devenue à l’époque contemporaine l'un des principaux référents de la

revendication nationale catalane. Sa commémoration actuelle de la part des pouvoirs publics a sans aucun doute une vocation clairement nationalisatrice de la citoyenneté;cela n'est pas exclusivement le fait de la célébration du Tricentenaire (1714-2014) mais caractéristique de toute commémoration politique, qu’elle soit de caractère local, régional ou national.

L'analyse de commémorations comme celle du Tricentenaire, dans le cadre des politiques de mémoire des institutions catalanes, constitue le fil conducteur de cette journée d'études. Grâce à une perspective comparée avec le reste de l'Espagne nous pouvons observer comment les usages publics de l'histoire s'incorporent dans les processus de construction nationale et comment l'ingérence gouvernementale contribue à formuler une version univoque de l'histoire, en contradicion avec les principes de la

discipline basée sur le pluralisme critique. La commémoration du Tricentenaire se distingue-t-elle d'autres

évènements similaires organisés en Espagne comme ceux dédiés à la glorification d'un règne ou à l'exaltation de guerres civiles ? Quelles sont les motivations à célébrer ou à rappeler des épisodes déterminés historiques ? Qu’est-ce qui explique que certains paraissent évidents et d’autres soient

oubliés ?

Par ailleurs, la nécessité d'une mercantilisation rapide de la commémoration historique implique la promulgation de nombreux produits de diffusion et de divulgation qui renforcent souvent le caractère monolithique de l'interprétation historique. Les disciplines artistiques (cinéma, théâtre, littérature …) se font l’écho de ce type de commémorations, participant ainsi à l'élaboration des discours nationaux proposés par les politiques de la mémoire. Chaque commémoration est accompagnée d’une avalanche de productions artistiques qui profitent de l’occasion pour avoir un plus grand impact sur les citoyens,

souvent avec le soutien des institutions. La célébration de la nation s’institutionalise dans les commémorations en formulant un récit cohérent avec la façon dont est légitimé le projet national.