Congrès, colloques et journées

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Performance et liberté Télécharger au format iCal
 

Présentation

Conceptualisées il y a environ vingt ans par la philosophe Judith Butler, la « performance » et la « performativité du genre » sont au cœur de la théorie de la construction du genre et donnent toujours lieu à de multiples prolongements et approfondissements, que ce soit dans les domaine de l’histoire et de l’histoire sociale, sur le terrain du travail et, pour ce qui nous concerne plus particulièrement, lorsqu’il s’agit de les confronter à des actualisations concrètes dans l’art et la culture.

En tant qu’assignation normative, constituée elle-même par l’effet de répétitions, réitérations, citations qui produisent une « illusion d’essence », la performativité, par les pratiques qu’elle institue, produit les normes de genre. « Loin d’être invention de soi, la performativité est d’abord interpellation sociale » (Fassin, 2015 : 14). Cependant, « si le genre est bien une sorte de faire, une activité incessante qu’on accomplit en partie à son insu et non de son plein gré, pour autant, cela ne fonctionne pas de manière automatique ou mécanique. Au contraire, c’est une pratique d’improvisation, dans une scène de contrainte » (Butler, 2004a ; Fassin, 2015 : 15). C’est alors la notion de « performance » qui permet à Butler de rendre compte « du développement des normes sociales ainsi que des efforts que nous mettons habituellement en œuvre pour nous conformer à de telles constructions » (Kharoubi, 2014).

C’est donc à ces pratiques « d’improvisation », à cette « capacité d’agir » ( agency) que nous allons nous intéresser en nous focalisant sur la performance : qu’il s’agisse de la « performance inversée du genre » – le drag – qui laisserait supposer une liberté prise par rapport aux normes du genre (alors qu’il n’en est rien), de celle qui témoigne du respect total – voire à l’excès – des injonctions de genre et qui vise, par l’exemple a contrario, à défaire le genre, ou encore des mises en pratique « naïves » de l’hétéronormativité, nous étudierons les réalisations individuelles des artistes dans leurs rapports avec la liberté.

Programme

14:30 – Henri Billard (MCF à l’université de Poitiers) : « Las Yeguas del Apocalipsis : talons aiguille, paillettes et plumes d’autruche. La performance des corps dissidents en tension »

15:15 – 17:00 – Céline Mouzon (journaliste à Alternatives Economiques), Amélie Verbeke (sculptrice) et Anne-Laure Vernet (MCF à l’université de Lorraine), militantes du collectif La Barbe : « Du désordre à la panique : mises à nu des performances de genre ».

17:00 - Clôture de la journée.

Lieu 5e étage BU, Université de Tours, 3 rue des Tanneurs, 37000 Tours
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