Congrès, colloques et journées

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Hôpitaux et assistance publique dans l'Espagne et l'Amérique espagnole du Siècle des Lumières Télécharger au format iCal
 

Journée d’études

Hôpitaux et assistance publique dans l’Espagne et l’Amérique espagnole
du Siècle des Lumières

Université d’Artois, Pôle d’Arras (mode hybride), 3 juin 2025

Organisateurs : Clément CARETTE, Nicolas DE RIBAS et Marie-Hélène GARCIA, EA 4028, Textes et cultures, équipe interne Études transculturelles

Notre Journée d’études s’articulera autour de plusieurs problématiques visant à montrer le rôle central du système hospitalier et de la salubrité publique dans la monarchie hispanique polycentrée tout comme l’imbrication stratégique des enjeux entre l’assistance publique et les hôpitaux à un moment où on souhaite progressivement retirer de ces derniers les mendiants et les vagabonds. À la lueur de données quantitatives, notre rencontre se devra alors de projeter la pluralité des perspectives autour de ces enjeux qui mêlèrent religieux et profanes, civils et militaires, administrateurs et soignants, indigents et orphelins, trimardeurs et prostituées, vieillards et handicapés… Il est vrai que la guerre, la faim, l’âge, la maladie et la pauvreté étaient des facteurs aggravants qui pourront être rappelés pour insister conjointement sur les préceptes chrétiens de charité et d’espérance qui vont incontestablement peser de tout leur poids afin que l’accueil et les soins hospitaliers soient prodigués à tous ceux qui en avaient besoin. Des études sérielles sur les postulants et les catégories d’hospitalisés permettront de renouveler l’histoire de la médecine, de la délinquance voire de la famille dans le monde hispanique.
C’est donc en cela que le Siècle des Lumières, et peut-être plus précisément son dernier quart, peut proposer des études sans cesse à renouveler. En effet, c’est à cette époque que se produisirent les grands changements à la tête des hôpitaux ecclésiastiques avec le remplacement des recteurs par des personnes laïques tels que des fonctionnaires ou des correspondants des Sociétés Économiques des Amis (ou des Amants) du Pays. Nous pourrons alors étudier les profils et la vie de quelques nouveaux administrateurs nommés par la Couronne d’Espagne pour mieux comprendre la gouvernance des hôpitaux généraux des grandes villes de l’empire et l’intendance des hospices souvent pilotées par des nobles, comme des ducs ou des comtesses, dont l’action caritative et désintéressée sera à souligner tout comme leur volonté de veiller à la préservation de l’ordre moral. Des exemples précis pourront donc être traités tout comme la création ou la réforme d’hospices pour lesquelles les problématiques d’ordre financier et logistique ou d’aménagement intérieur seront à relever…L’Hospice Royal de Barcelone, la Maison de la Miséricorde de Saragosse, l’Hospice de San Miguel de Saint-Jacques de Compostelle, l’Hospice des Pauvres de México ou celui de Lima, les soupes populaires, les orphelinats péninsulaires ou ultramarins pour lutter contre les situations de l’enfance malheureuse constituent quelques exemples de cette vague de fondations. Bien sûr, cette réalité de l’accueil est à nuancer car tous les nécessiteux ne pouvaient pas entrer à l’hospice ou à l'hôpital général. D’ailleurs, en Amérique faisait-on mieux, moins bien ou aussi bien qu’en Espagne ?
Comme elle l’accomplissait dans la péninsule, la Couronne espagnole fut contrainte de moderniser au XVIIIème siècle, dans son territoire des confins qu’était le continent américain, et sans grandes ressources financières, un système hospitalier capable d’accueillir de nombreux patients et de devenir le maillage de différents lieux de savoir et des laboratoires de terrain (field laboratories). À cette époque, les médecins se formaient dans les hôpitaux mais aussi dans les universités dont les professeurs proposaient encore principalement des cours théoriques basés sur l’autorité d’Hippocrate, de Dioscoride, d’Avicenne et de Galien et ce, bien que les connaissances sur la physiologie et l’anatomie du corps humain évoluèrent au XVIIIème siècle, tout comme les études sur les médicaments qui permirent de corriger les erreurs des savants dits classiques.
On rappellera aussi qu’au XVIIIème siècle, la vision de la maladie changea progressivement avec la prégnance d’un certain hygiénisme qui imposait de concentrer les malades dans les hôpitaux et incitait les parents et les proches des malades à les signaler afin de contenir une possible contagion. Les divisions pavillonnaires, pensées en fonction des pathologies et de l’accès à l’eau, s’imposèrent graduellement pour limiter le risque de contamination et lutter contre les infections en misant sur la circulation et la stérilisation de l’air. Les hôpitaux militaires, considérés comme les structures de soins les plus modernes, jouèrent également tout leur rôle en luttant contre tous types de maladies endémiques telles que la grippe, la diphtérie, la variole, les maladies vénériennes (qui revêtaient encore un caractère tabou en raison de la religion)…
Les choix politiques eurent en conséquence une influence directe sur l’appréhension et la propagation des maladies, étant donné que la santé publique était parfois inefficace en raison de ses carences matérielles et, parfois, du faible nombre des professionnels de santé dont l’identification et le dénombrement seraient intéressants pour mieux comprendre le quotidien de ces institutions et les temps de crise. Il est incontestable que les épidémies s’étaient souvent transformées en de grandes catastrophes sanitaires et sociales qui frappèrent l’ensemble des strates de la société péninsulaire et/ou coloniale mais aussi et surtout les groupes les plus vulnérables, comme les pauvres ou les populations indigènes. La plupart des hôpitaux du siècle des Lumières et leur médicalisation furent alors repensés à partir de projets de réforme ou de reconstruction, comme ce fut le cas des hôpitaux vieillissants dans la péninsule ou des premiers édifices bâtis en Amérique à l’arrivée des Espagnols. En outre, et en même temps, dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, les Lumières ouvrirent des voies novatrices en commençant à créer plusieurs Collèges de Chirurgie comme, par exemple, ceux de Cadix (1748), de Barcelone (1760) ou de la Nouvelle Espagne (1768) pour soutenir, entre autres, la formation scientifique et l’évolution professionnelle des chirurgiens de la Marine et de l’Armée. D’autres pistes à explorer…
Cet appel à communications propose quelques axes d’études, non exhaustifs, dans lesquels pourront s’insérer les propositions qui doivent être adressées avant le 25 mars 2025 à :

Marie-Hèlène Garcia, MCF en Civilisation espagnole :

Nicolas De Ribas, MCF en Civilisation de l’Amérique espagnole coloniale :
Clément Carette, ATER (Doctorant en Civilisation de l’Amérique espagnole coloniale) :

Les propositions seront envoyées en format Word (une page), avec le titre de la communication, l’adresse électronique du conférencier, le résumé de 10 à 15 lignes, le curriculum vitae de la même longueur. Les travaux proposés doivent être inédits.

Les Actes de la JE seront publiés en 2026 dans le numéro 20 de la Revue L’Entre-Deux de l’Université d’Artois [https://lentre-deux.com].

 

Lieu Université d'Artois, Arras
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Mode hybride

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