ESPAGNOLS ET PORTUGAIS DANS L’EFFORT DE GUERRE ALLEMAND
Travailler en/pour Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale ((1940-1945).
Paris, 9 décembre 2016
Journée d’études organisée dans le cadre du projet UPL « Les espaces-temps de la contestation en Péninsule Ibérique » par les Universités de Paris 8 Vincennes Saint-Denis et Paris Ouest Nanterre La Défense, en collaboration avec l’Institut Universitaire de France (IUF), l’Institut de Sciences Sociales (ICS) de Lisbonne et l’Institut d’Histoire Contemporaine (HIC) de l’Université Nouvelle de Lisbonne
Organisation scientifique : Cristina Clímaco (Université Paris 8), António Muñoz Sánchez (Institut de Sciences Sociales, Lisbonne), Mercedes Yusta (Université Paris 8 – IUF)
Coordination administrative : Fatima Zenati (Université Paris 8)
L’effort de guerre allemand demande l’emploi d’une main d’oeuvre de plus en plus nombreuse; on estime qu’environ 13 millions de personnes furent contraintes de travailler pour l’économie allemande dans le IIIe Reich et 10 millions dans les pays occupés. En France, le recrutement de travailleurs pour l’Allemagne débute dès l’armistice réabsorbant un chômage assez élevé, en particulier chez les émigrés. L’intensification de l’effort de guerre et le début de l’offensive à l’Est accroissent les besoins de main d’oeuvre. Les autorités allemandes d’occupation réquisitionnent massivement des travailleurs pour l’organisation TODT, en particulier pour la construction du Mur de l’Atlantique. Parallèlement, le gouvernement de Vichy donne son accord au recrutement de travailleurs pour l’Allemagne, et met en place la Relève, puis, le Service du Travail Obligatoire (STO).
La neutralité de l’Espagne et du Portugal pendant la Seconde Guerre mondiale ne protège pas ses ressortissants en France, qui sous la forme de prisonniers de guerre de l’armée française, de déportés vers le système concentrationnaire allemand ou de travailleurs sont obligés à oeuvrer en faveur de la victoire du IIIe Reich, en Allemagne ou en France. Ce pan de l’Histoire, commune à la France, à l’Allemagne, à l’Espagne et au Portugal reste très peu étudié. Si l’historiographie a déjà mis en lumière la déportation vers les camps de concentration de 10 mille Espagnols, elle continue à ignorer les 100 mille qui furent mis au travail et se trouvèrent également pris dans la tourmente allemande. Les Portugais, groupe national à faible effectifs, souffrent d’un manque de la visibilité, leur présence dans les camps de travail, de déportation ou de prisonniers reste complètement ignorée jusqu’à nos jours.
La journée d’études prétend attirer l’attention sur la question du travail forcé d’Espagnols et de Portugais et lancer les bases pour l’approfondissement futur de cette thématique, de dimension européenne.
9h30 - 12h30
Ouverture et présentation de la journée
Peter Gaida (Université de Brême) - Les travailleurs forcés Ibériques pendant la Seconde Guerre mondiale. Cadre, hypothèses de travail et futures lignes de recherche
Diego Gaspar (Université d’Alcalá de Henares) - Au delà des barbelés. Le recrutement pour la Légion Étrangère et les CTE de réfugiés espagnols
Cristina Clímaco (Université Paris 8) - L’immigration portugaise en France et l’effort de guerre allemand. Parcours individuels et volonté nationale (1940-1944)
Ansgar (Institut d’Histoire Contemporaine, Lisbonne) - Os Portugueses e o trabalho forçado. Apresentação do projecto e resultados provisórios.
14H30 -18H00
Alain Alexandra (Bureau des Archives des victimes de conflits contemporains) - Espagnols et Portugais victimes du travail forcé sous l’occupation nazie dans le fonds du pôle AVCC.
Peter Gaida (Université de Brême) - Espagnols et Portugais dans l’organisation TODT en France
Natacha Lillo (Université Paris Diderot) - Filles et fils de migrants économiques espagnols en France: STO, Todt et Résistance
António Muñoz Sánchez (Institut de Sciences Sociales, Lisbonne) - Trabajadores forzados españoles en el Reich. Acercamiento a una historia desconocida.
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