Collectivisations et activisme artistique dans les Suds |
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COLLECTIVISATIONS ET ACTIVISME ARTISTIQUE DANS LES SUDSJournée d'étude organisée par Paula Barreiro López (LARHRA) et Sonia Kerfa (ILCEA4) dans le cadre de l'axe transversal "Création culturelle et territoire(s)".
Si l’art contemporain a été largement étudié dans sa capacité à contester, les récits des revendications sociales, de nature collective, ont peu souvent donné la part belle aux productions artistiques, créées dans un mouvement commun. Pourtant, les répertoires d’action ont une dimension esthétique déterminante dont Act Up, en France a été un exemple significatif dans ses formes de lutte contre le SIDA (Balasinski & Mathieu, 2020). Ces toutes dernières années, des luttes hautement expressives ont été menées dans les Suds, dont le nom même marque la boussole de pays pauvres,naguère ceux du Tiers Monde (Gervais-Lambony & Landy, 2007). Aujourd’hui, en Amérique latine plus particulièrement, nombre de pays, à l’avant-garde de revendications massives, font entendre leur voix avec force. L’occupation des rues, de places - par excellence, espace de rassemblements (Lefebvre, 1968) - traduit une vaste prise de conscience des ravages, sur les populations et sur la nature, du capitalisme et des discriminations raciales et sociales. Appartenant à un continent parmi les plus inégalitaires au monde, les sociétés latino-américaines, marquées par des décennies de libéralisme effréné et d’oppressions de toutes sortes (femmes, communautés autochtones, groupes afro-descendants) ont exprimé avec inventivité un désir de justice sociale et de dignité. Comme au temps des dictatures, qui ont laissé de profondes cicatrices, l’espace public, à la ville ou à la campagne, a vu fleurir des slogans, dessins, graffitis, affiches, performances, objets - insolites, détournés - créant ou revitalisant des imaginaires offerts en partage. Les mobilisations se sont aussi faites au prisme de ces modes d’actions collectifs qui mettent en œuvre «une praxis originale, plus incarnée, moins théorique et moins contrainte par des normes académiques.», pour reprendre l’analyse de Lissell Quiroz à propos des féminismes latino-américains (Quiroz, 2021). C’est dans une perspective historique que le film d’archives La Revolución (es) probable, réalisé de façon collective (Ruido, Douglas, Barreiro López) opére un retour salutaire sur le PREC (Processo Revolucionário Em Curso) une des expériences politiques les plus audacieuses qu’ait vécue l’histoire portugaise. Plus connue sous le nom de “Révolution des Oeillets”, cette transition vers la démocratie, inséparable des mouvements de libéralisation des anciennes colonies, a donné naissance au « mouvement social le plus ample et le plus profond de l’histoire européenne de l’après-guerre » (de Sousa Santos, cité par Léon, Schefer & Robert-Gonçalves, 2020). Il a vu surgir un nombre conséquent de productions filmiques, souvent à l’initiative de coopératives de cinéastes. Capter - voire devancer - l’esprit révolutionnaire, tel a été le projet critique d’« interrogation radicale » du Portugal (Lemières, 2005) par ces productions filmiques que le collectif - qui a bénéficié de l’expérience de la documentaliste María Ruido - réactualise dans ce film essai, inédit en France. Pour le présenter et l’inscrire dans la généalogie complexe du cinéma du PREC, la parole sera donnée à Raquel Schefer, qui retracera l’histoire de ces collectivisations du sud de l’Europe au miroir d’un cinéma transformateur. LOCALISATIONSaint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire
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Lieu Matin : MSH de l'UGA / Après-midi : MaCI-Salle de projection | ||||||
Contact Paula Barreiro López (LARHRA) et Sonia Kerfa (ILCEA4) | ||||||
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