Après-guerre : les années 1920, construction d’un nouveau monde ? Télécharger au format iCal
 
Appel à communication pour le colloque international « Après-guerre : les années 1920, construction d'un nouveau monde ? »
Jeudi 8 et vendredi 9 avril 2021
Paris, Colegio de España (salle Buñuel) et Institut d’Études hispaniques (salle Delpy) Sorbonne Université – Universidad de Alicante – Université d’Angers
 
Organisateurs : Miguel Rodriguez (Sorbonne Université, CRIMIC) David Marcilhacy (Sorbonne Université, CRIMIC) Manuelle Peloille (Université d’Angers, 3L.AM) María Luisa Rico Gómez (Universidad de Alicante, IUESAL).
 
Argumentaire scientifique : Alors que la décennie 2020 s’est ouverte sur des temps troublés, marqués par une crise épidémique ayant désorganisé nos sociétés et dont la gestion chaotique n’a fait qu’illustrer un certain désordre du monde et la prégnance des nationalismes sur les logiques de solidarité, ce colloque international se propose de revenir un siècle plus tôt et de revisiter une autre décennie, les années 1920. Une période parfois désignée sous le nom des « années folles », une expression dont la double traduction en espagnol – « los años locos » ou « los felices veinte » – reflète bien toute l’ambivalence propre à cette époque charnière (1). Faisant suite aux bouleversements de la Grande Guerre, ces années précédant la Grande Dépression constituèrent une époque de profond renouvellement synonyme de remise en question des modèles d’avant-guerre et d’expérimentations en tous genres qui firent de cette décennie le laboratoire d’un nouveau monde. Il y a près de vingt ans sortait l’essai collectif Temps de crise et années folles. Les années 20 en Espagne (coord. Carlos Serrano et Serge Salaün) (2), qui se proposait de renouveler, sous l’angle de l’histoire culturelle, les approches sur les années vingt en Espagne, et notamment la dictature de Miguel Primo de Rivera. Il s’agissait de reconsidérer l’impact exact de la Grande Guerre, de la dictature instaurée en 1923 et des modèles européens, et d’apprécier au plus juste le rapport entre les aspirations au progrès et à la modernité, les ferments de rupture ou d’avant-garde et les pesanteurs des traditions et des immobilismes.
 
(1) En anglais, les expressions les plus fréquentes sont les « Golden Twenties » (années dorées) ou « Roaring Twenties » (années vrombissantes).

(2) Carlos Serrano et Serge Salaün (coords.), Temps de crise et années folles. Les années 20 en Espagne, Paris, Presses de Paris-Sorbonne, 2002. Cet ouvrage faisait suite à un premier essai d’histoire culturelle consacrée à la première décennie du XXe sicèle : Carlos Serrano et Serge Salaün (coords.), 1900 en Espagne. Essai d'histoire culturelle, Bordeaux, Presses universitaires de Bordeaux, 1988.

 

Depuis lors, de nouvelles pistes de réflexion sur les années vingt sont apparues, aussi bien en Espagne qu’au Portugal et en Amérique latine. Selon une perspective d’histoire transnationale et d’histoire comparée, il s’agit ici de faire le point sur la littérature la plus récente consacrée aux années vingt sous l’angle de la circulation des modèles, de l’importance des réseaux constitués à l’échelle européenne ou dans les espaces atlantiques, des mouvements transnationaux et des logiques de rivalité et de solidarité. Nous nous intéresserons tout particulièrement à l’irruption de nouveaux acteurs et de nouveaux enjeux sur la scène internationale, aux phénomènes transnationaux ayant traversé les sociétés de la péninsule Ibérique et de l’Amérique latine et au positionnement des acteurs de ces pays face aux défis de l’après-première guerre mondiale. Quatre orientations principales s’inscrivant dans le champ de l’histoire comparée et/ou transnationale rassembleront nos travaux :
- les reconfigurations internationales et géopolitiques qu’inaugure la décennie 1920 : sur fond de crise croissante des institutions multilatérales nées après-guerre, illustrant les tensions entre « pays faibles » misant sur le droit international, grandes puissances jalouses de leurs prérogatives et puissances secondaires réclamant leur part, de nombreux pays, restés en marge du conflit de 14-18, se positionnèrent en faveur d’un positionnement solidaire et novateur face aux défis de l’après-guerre, qui aurait contribué à un monde plus pacifique ;
- les expérimentations politiques qui fleurissent à cette époque et s’exportent : la gestation de modèles totalitaires sur fond de crise du parlementarisme libéral, les logiques identitaires et la montée des nationalismes intransigeants face aux différents courants de l’internationalisme, mais aussi l’émergence d’une nouvelle répresentation de la place des femmes dans le monde ;
- les mutations socio-économiques, qu’il s’agisse de la modernisation des processus de production, de l’accélération tayloriste, ou encore de la croissance débridée marquée par des processus d’accumulation, avec, sur le front social, la montée des mouvements sociaux et ouvriers – notamment inspirés par les modèles révolutionnaires russe et mexicain – et, en réponse à ce risque de déstabilisation, les diverses formes de paternalisme d’État ;
- le bouillonnement intellectuel et artistique – avant-gardes, modes et systèmes de pensée –, la circulation des modèles à travers des réseaux constitués dans les espaces atlantiques, et la question cruciale de l’éducation (formation et la place des savoirs dans les nouvelles sociétés, transmission des connaissances, politiques éducatives et effervescence de l’enseignement supérieur).
Les propositions sont à adresser avant le 18 décembre 2020 à l’adresse suivante : et doivent comprendre :
- Titre provisoire
- Résumé en quelque 500 mots (comprenant objectifs, méthodologie, sources et premières conclusions)
- Affiliation institutionnelle (université, département, laboratoire de recherche)
- Bref curriculum vitae (une page maximum)
- Adresse mail de contact Langues acceptées : espagnol, français, portugais, anglais
Lieu Colegio de España et Institut Hispanique ou la Toile, selon circonstances
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