Ce colloque américaniste (Amériques hispanique et anglophone) souhaite réfléchir sur l’hubris comme une dominante de notre époque, souvent pour le pire, sans que les politiques soient capables d’enrayer cette course vers des écarts hypertrophiques avec leur cortège restreint de dévorants, de plus en plus déraisonnables et incontrôlables qui capitalisent tout, et leur cohorte grandissante de dévorés. Que font désormais les narrations dans un tel monde ? Ont-elles encore leur mot, leurs maux à dire ? Participent-elles à ce déchaînement d’orgueil, d’ambition, de puissance colossale comme principe de prospérité et de succès au détriment de vies vandalisées ou nous arrachent-elles à notre impossibilité de changer ce monde pour nous proposer de constructifs « ailleurs » ? Que « pensent-elles », se demande l’essayiste Sandra Lucbert. Quelles alternatives la modernité du XXIe siècle peut-elle proposer, alors que « l’imaginaire contemporain », ajoute Nicolas Bourriaud « est déterritorialisé, à l’image de la production globale » ? Comment les narrations pensent-elles l’hégémonie ambiante qui euphémise, voire rend illisibles, son trop-plein et ses disproportions tout comme le manque et la perte qui ravagent le vivant. Les interventions des participant.e.s tout comme la conférence du sociologue mexicain, José Manuel Valenzuela Arce (Colegio de la Frontera Norte de Tijuana) qui portera, entre autres, sur les « nécrozones », soit des territoires marqués par « l’interminable chronique de l’inhumain », nous aideront à lire nombre de nos réalités actuelles soumises à des énormités qui creusent l’effondrement des modes d’existence et le dépérissement de la figure humaine.
Informations et programme : https://icd.univ-tours.fr/version-francaise/hubris-et-narration

Organisateurs : Salhia BEN-MESSAHEL (Université de Toulon), Cathy FOUREZ (Université de Tours), José Maria LÓPEZ CASADO (Université de Tours), Marie-Agnès Palaisi (Université Toulouse Jean-Jaurès), Anne ULLMO (Université de Tours)