Description:
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Né en 1932, carlos saura, le plus productif et le plus constant de tous les cinéastes espagnols depuis le début des années 60, est paradoxalement l’un des moins connus du public français contemporain. cette étude qui ne relève ni de la biographie ni de la théorie cinématographique voudrait contribuer à réparer cette injustice à travers l’examen d’un échantillon choisi regroupant, dans un ordre chronologique, onze de ses plus grands films - de la caza (1965) à goya en burdeos (1999). qu’il s’agisse de ses fictions, de ses évocations de figures historiques et même de ses productions musicales, toutes ses oeuvres tournent autour de la problématique de la mémoire, des diverses modalités d’une mémoire individuelle mais aussi collective que le cinéaste articule d’une manière toute personnelle. inséparables du traumatisme de la guerre civile dont ils sont l’écho indéfiniment prolongé, ses films, réalisés dans le contexte oppressant du franquisme ou dans le climat plus favorable d’une espagne renouant avec la liberté, disent la transmutation réussie de données psychologiques et politiques en geste créatif. par son refus de toute complaisance et son exemplaire sobriété, saura, indifférent aux modes, se livre à travers eux à une authentique et émouvante réflexion sur l’hispanité et, au-delà, sur l’essence de la condition humaine. |