Description:
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Les populations afro-latino-américaines sont issues des traites négrières et des esclavages transatlantiques. Elles sont présentes sur tout le continent américain et dans les Caraïbes. Pour l’aire hispanophone, on dénombre vingt pays, sans compter les nombreux hispanophones qui vivent aux USA. D’après un rapport de la CEPAL les populations afro-latino-américaines représenteraient 150 millions de personnes à travers tout le continent, c’est-à-dire 30%. Or, il suffit d’ouvrir la plupart des manuels scolaires de langue vivante actuels pour se rendre compte que ce versant de la culture latino-américaine n’est pas forcément intégré. Pourtant, cet aspect gagnerait à être plus incorporé dans les contenus desdits manuels, car porteurs de sens dans la relation entre histoire, société et langue. En effet, que l’on pense aux religions afro-américaines (en particulier les mémoires orales qui traitent de la création du monde), aux différentes musiques (salsa, currulao, bomba, tambores…), à la cuisine, à la peinture (artistes tels que Choco à Cuba), à la littérature (Zapata Olivella, Quince Duncán, Altúnaga, Morejón…), à la langue (les différents créoles, ou espagnol créolisé), aux mouvements d’Indépendance, aux organisations politiques (contribution à la reconnaissance de la multiculturalité) ; tout fait référence à la construction de la nation, à la culture (donc à la langue) ou à la société.
Mais alors comment intégrer ce pan de la culture à l’enseignement de l’espagnol ? La question reste complexe, car même si elle pourrait faire l’objet d’un traitement spécifique, elle ne peut se cantonner à cela. Par conséquent, on se doit de l’insérer dans une approche plus large qu’est le cours de langue.
Tout d’abord, un bref passage en revue de manuels scolaires de collège et lycée sera effectué afin de mesurer la place qu’y occupent les populations afro-latino-américaines. Puis, je m’appuierai sur diverses expériences (cours et conférences) afin de présenter la réception qui a été faite du sujet. Ensuite, je présenterai un film utilisé en cours, traitant de la population afro-colombienne (La playa D.C). L’utilisation de ce film met en relief une façon d’envisager la relation entre histoire, société et langue dans le cours de langue. L'idée et ce sera l’objet de la conclusion est de questionner la faible représentation des populations afro-latino-américaines au sein des cours de langue en espagnol, et l’enjeu qu’il y aurait à plus intégrer cette trajectoire historique et socioculturelle au sein de l’enseignement en espagnol dans une société qui est de plus en plus sensible aux questions touchant aux « Négritudes ». |