Description:
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Il s’agit de mettre en évidence la prégnance de la thématique, du lexique et des motifs littéraires du passage dans le roman "La noche inmóvil" (1999), troisième et dernier volet de l’œuvre majeure de l’écrivain espagnol actuel Alfons Cervera. Il n’est pas excessif d’affirmer que ce dernier s’est livré, à travers ce roman, à une véritable mise en scène du passage de la vie à la mort, de par la représentation contrastée du statisme corporel mais aussi de l’effervescence mémorielle d’un vieillard en partance pour la mort. Lors de ce passage métaphorique que de puissantes images concourent à mettre en valeur, affluent en effet à la mémoire de cet homme quantité de souvenirs personnels et collectifs propres à retracer toute l’histoire de l’Espagne du XXème siècle, avec une prédominance de ceux liés à la Guerre Civile et à la période franquiste, en l’occurrence au climat de peur que celle-ci sut instaurer. Si les multiples scènes du passé remémorées sont autant de ponts jetés vers les deux tomes précédents comme pour mieux signifier l’unité de l’œuvre, elles ont aussi pour effet de ressusciter les voix et les figures des morts, voire d’annuler la valeur même du temps. Outre la portée historique et politique de cette œuvre, c’est donc toute une poétique et une conception originale de l’existence que j’appréhende par le biais de cette analyse de l’un des textes les plus représentatifs du roman espagnol « de la mémoire ». |