Description:
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Le lieu commun ou topos —terme qui dans cette étude n'aura pas de sens péjoratif— était fréquemment utilisé dans la poésie espagnole du XVIIIe. La croyance en une beauté idéale, étroitement dépendante de règles déduites de l'étude des classiques gréco-latins et nationaux justifiait son emploi. Ces classiques étaient des modèles qu'il convenait d'imiter. Cette pratique suivait une démarche spécifique. « L'imitation était le résultat d'une copie d'un modèle antique, avalisé par la tradition. C'était en définitive s'adapter aux conventions et caractéristiques d'un genre donné » . Le lieu commun était donc ainsi un instrument d'imitation par excellence. Le concept d'imitation, qui supposait une création à partir de matériaux traditionnels, était complété, dans les traités de poétique de l'époque, par celui d'invention. Selon les auteurs, l'invention ou imagination, était tout aussi indispensable à la création poétique que l'imitation qui allait ainsi être redéfinie. Tout comme ses contemporains, Tomás de Iriarte engagea dans son œuvre une réflexion sur le sujet. En s'interrogeant sur les mécanismes de la création, il fut parfois amener à remettre en question certains topoï. |