Description:
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Cette biographie se propose d’analyser les représentations tardives de la mémoire du magnat castillan Diego López II de Haro (av. 1162-1214). Identifiées en partie par l’hispaniste Georges Cirot dès 1926, elles n’avaient pas encore été intégrées dans une interprétation historique d’ensemble. Le dépouillement des chartes contemporaines, première étape de la déconstruction du personnage, révèle un authentique fondateur de lignage. Cela lui valut d’être surnommé au XIIIe siècle « Diego le Bon » par ses successeurs, tandis que la monarchie, dans sa lutte contre la grande noblesse, attaquait la mémoire du « traître » Diego « dit le Bon ». Le comte Pedro de Barcelos réalisa au XIVe siècle une synthèse entre mythes flatteurs et dépréciatifs, permettant aux généalogistes d’époque moderne puis aux historiens du Pays Basque d’exalter jusqu’au XXe siècle le champion de l’honneur chevaleresque, tandis que leurs contradicteurs rappelaient l’existence de « Diego le Mauvais ». |