Appel à communications / Convocatoria
pour le séminaire doctoral interdisciplinaire
L’Interview littéraire : mise en scène et (re)configuration de soi
Université d’Artois (Arras), le mercredi 24 mars 2021
Laboratoire Textes et Cultures, UR 4028
Dans le cadre du cycle "Transferts Littérature - Cinéma", le séminaire interdisciplinaire doctoral du laboratoire Textes et Cultures de l'Université d'Artois consacre la journée du 24 mars 2021 à l'étude d'interviews audiovisuelles avec des écrivains. Comme lors du séminaire tenu le 15 janvier 2020, consacré au même sujet, cette deuxième séance présentera des pratiques méthodologiques centrées sur des cas qui servent de modèles aux étudiants, enseignants et chercheurs du laboratoire et de l'extérieur intéressés par cet axe.
Les communications dureront 30 minutes (y compris les séquences vidéo) et s'articuleront autour de l'étude d'une ou plusieurs personnalités littéraires interviewées dans un média audiovisuel (télévision, Internet ou autres moyens). L'intérêt de cette modalité réside dans la manière dont un écrivain façonne son image publique dans l'interaction avec un journaliste, en se basant sur des explications sur ses livres mais aussi en ajoutant des données externes à celles-ci que l'auteur "révèle" dans les interviews avec les médias (et non pas dans sa littérature). Cette situation comporte deux aspects qui peuvent être étudiés séparément ou dans leur ensemble en fonction d'une stratégie de communication qui, dans de nombreux cas, est bien calculée par l'auteur, parfois même avec la complicité de l'intervieweur. D'une part, on peut s'intéresser à la façon dont ses livres ou l'un de ses livres, généralement le plus récent avant l'entretien, ont été reçus et interprétés à la lumière des déclarations de l'auteur sur leur signification. De nombreuses critiques littéraires se fondent sur ces affirmations et ne sont pas tirées de la lecture du texte, qui produit des critiques qui relient parfois de manière déviante les paroles de l'auteur à son propre travail, selon plusieurs objectifs. D'autre part, l'auteur peut profiter de l'entretien pour établir des ponts entre sa vie personnelle et la vie de ses personnages et justifier ainsi sa dimension autobiographique ou, au contraire, la nier. Cette ambivalence découle des jugements portés sur les auteurs qui écrivent sur des choses qu'ils ne connaissent pas en personne, en supposant qu'il est nécessaire d'avoir vécu quelque chose personnellement pour qu'il soit légitime d'en parler. De ce point de vue, elle soulève des problèmes épistémologiques importants. Nous continuerons à nous interroger sur des questions sur les motivations de l'auteur, sur sa documentation et sur ses sources d'information, personnelles, journalistiques, archivistiques, etc.
Les auteurs professionnels et les plus médiatiques connaissent bien l'importance de ce type de questions à partir desquelles les journalistes émettent souvent leurs opinions et conseils. L'auteur est conscient de la dimension rhétorique de l'interview : beaucoup de lecteurs optent pour son livre après avoir entendu l'auteur lui-même en parler. Ainsi, cette situation pragmatique fréquente dans le monde littéraire dépend de l'image, de la figure de l'auteur comme personne morale plutôt que de la textualité de ses livres. Pour l'auteur conscient de cette situation (et l'auteur professionnel l'est toujours), l'entretien audiovisuel est une évaluation ou une réévaluation de sa personnalité qu'il doit résoudre favorablement pour vendre son dernier livre, même si l'entretien n'en tourne pas souvent autour, et pour consolider ou élargir le champ de son image médiatique d'auteur à écouter et à lire. A cet égard, l'image est aussi importante ou plus importante que les mots prononcés dans une interview plus ou moins improvisée, car entre l'interview préparée et préenregistrée et l'interview totalement spontanée il existe différents degrés. Dans l'interview audiovisuelle, contrairement à l'interview publiée dans la presse écrite ou à la radio, l'auteur peut utiliser une rhétorique de l'image ajoutée à sa rhétorique verbale pour arriver à un concept d'image médiatique qui forme sa figure littéraire, intellectuelle ou sociale qui peut avoir et a souvent des implications politiques importantes. Il y a des auteurs considérés comme de droite ou de gauche, bien qu'ils aspirent à être accessibles et appréciés par le plus grand nombre de lecteurs possible. Sur Internet, le contrôle des médias est beaucoup moins décisif, car l'internaute a la liberté d'aller sur les sites qu'il souhaite et ne dépend pas tant des gatekeepers qui régulent le marché culturel, même si leur influence est également présente sur Internet.
Les communications doivent mettre en évidence l'intérêt d'étudier l'interaction entre un ou plusieurs enquêteurs et une ou plusieurs personnes interrogées, en tenant compte d'aspects tels que l'image des deux, le décor, leur tenue, leurs gestes et interruptions, leur proximité ou distance et tous les éléments kinesthésiques (du langage du corps) ou proxémiques (de l'espace environnant) qui font partie de la communication non verbale, simultanément avec un entretien oral ou une conversation. La manière dont le contexte est présenté et la présentation de l'auteur est faite (parfois par l'intervieweur, parfois par la personne interrogée) peut également être analysée, de même que les réactions produites par une entrevue et son impact sur certains changements de situation prévus ou non par l'auteur interviewé. L'écart entre ce qu'un auteur dit et ce qu'il publie peut avoir attiré l'attention à plus d'une occasion, ainsi que les différences d'opinion selon les médias sur le même auteur. L' "écart herméneutique ou rhétorique", comme l'appelait Paul Ricœur, ou la distance entre ce qui est interprété d'une œuvre et ce que dit textuellement une œuvre, peut aussi être étudié à la lumière des déclarations d'un auteur. L'évolution de l'interview audiovisuelle en tant que genre peut également faire l'objet d'une étude en soi, étayée par des exemples de différents moments de l'histoire de l'image audiovisuelle et par l'évolution de l'attitude des auteurs (littéraires) quant à l'importance de cultiver leur propre image comme complément indispensable à leur travail littéraire.
Les travaux présentés dans ce séminaire pourront faire l'objet d'une publication avec ceux qui ont été faits pour la séance du 15 janvier 2020.
Langues acceptées : français, espagnol, anglais.
Envoi des propositions à la fois à Camilo Bogoya () et Jaime Céspedes () pour le 15 février 2021.
Laboratoire Textes et Cultures UR 4028
Université d’Artois
Maison de la Recherche
9 rue du Temple
62000 Arras
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Convocatoria para el seminario interdisciplinario
La entrevista literaria: puesta en escena y (re)construcción del yo literario
Universidad de Artois (Arras), miércoles 24 de marzo de 2021
Laboratoire Textes et Cultures, UR 4028
Dentro del ciclo “Transferts Littérature - Cinéma”, el seminario doctoral interdisciplinario del laboratorio Textes et Cultures de la Universidad de Artois dedica la jornada del 24 de marzo de 2021 al estudio de entrevistas audiovisuales a escritores con el título de La entrevista literaria: puesta en escena y (re)construcción del yo literario. Como en la sesión celebrada sobre el mismo tema el 15 de enero de 2020, en esta segunda sesión del seminario se mostrarán prácticas metodológicas centradas en casos que sirvan de modelo para alumnos, profesores e investigadores del laboratorio y externos interesados por este eje.
Las comunicaciones durarán 30 minutos (con secuencias de vídeo incluidas) y girarán en torno al estudio de una o varias figuras literarias entrevistadas en un medio audiovisual (por televisión, por internet o por otros medios en los que haya imágenes acompañadas de sonido). El interés de esta modalidad estriba en la manera en que un escritor moldea su imagen pública en la interacción con un periodista, basándose en explicaciones acerca de sus libros pero también añadiendo datos externos a los mismos que el autor ‘revela’ en las entrevistas mediáticas (no en su literatura). Esta situación tiene dos vertientes que pueden estudiarse separadamente o como un todo dependiente de una estrategia comunicativa que en muchos casos es bien calculada por parte del autor, a veces incluso con la connivencia del entrevistador. Por un lado, cabe estudiar la manera en que sus libros o uno de sus libros en particular, normalmente el más reciente antes de la entrevista, han sido recibidos e interpretados a la luz de las declaraciones del autor acerca de su sentido. Muchas críticas literarias tienen como fundamento estas declaraciones y no se hacen desde la lectura del texto, lo que produce reseñas que a veces relacionan de manera desviada las palabras del autor sobre su propia obra, y eso desvío puede tener muchos objetivos. Por otro lado, el autor puede aprovechar la entrevista para establecer puentes entre su vida personal y la vida de sus personajes y justificar así su dimensión autobiográfica o para todo lo contrario, para negarla. Esta ambivalencia proviene de los juicios que con frecuencia se emiten acerca de autores que escriben de cosas que no conocen en persona, desde la suposición de que hace falta haber vivido algo personalmente para que sea legítimo poder hablar de ello. Desde este punto de vista plantea interesantes problemas epistemológicos. Seguiremos interesándonos por las motivaciones del autor, por su documentación, sus fuentes de información, autobiográficas, periodísticas, archivísticas, etc.
Los autores profesionales y los más mediáticos conocen bien la importancia de este tipo de cuestiones desde las que los periodistas emiten a menudo sus opiniones y consejos. El autor debe convencer de sus ideas tanto en sus libros como en las entrevistas que concede, sabiendo que en estas hay además una dimensión retórica clave para su futuro como escritor: muchos lectores se decantan por su libro y no por otros después de haber escuchado al propio autor hablar de él. Así, esta frecuente situación pragmática en el mundo literario depende de la imagen, de la figura del autor como persona moral más que de la textualidad de sus libros. Para el autor consciente de esta situación (y un autor profesional siempre lo es), una entrevista audiovisual es una evaluación o reevaluación de su personalidad que tiene que resolver favorablemente para poder vender su último libro, aunque la entrevista no gire en muchos casos alrededor de este, y para afianzar o ampliar el alcance de su imagen mediática como autor digno de ser escuchado y leído. La imagen es a este respecto tan importante o más que las palabras que se digan en una entrevista más o menos improvisada, pues entre la entrevista preparada y pregrabada y la entrevista totalmente espontánea hay diversos grados. En la entrevista audiovisual, a diferencia de la entrevista publicada en la prensa escrita o de la entrevista radiofónica, el autor puede hacer valer un retórica de la imagen añadida a su retórica verbal para llegar a un concepto de imagen mediática que forma su figura literaria, intelectual o social que puede tener y tiene a menudo implicaciones políticas de alto nivel. Hay autores vistos como de derechas o como de izquierdas, aunque los autores aspiren a ser accesibles y a gustar a un máximo de lectores. En internet, el control mediático es mucho menos determinante, al tener el internauta la libertad de acudir a los sitios que desee y no depender tanto de los gatekeepers que tradicionalmente regulaban el mercado cultural, aunque la influencia de estos esté presente también en internet.
El estudio de estas cuestiones resulta apasionante de por sí en cualquier autor con alcance mediático relevante. Algunos casos forman parte ya de la historia de la cultura audiovisual de un país o de una lengua determinada. En España, muchas personas recuerdan, por ejemplo, la idiosincrasia particular de Camilo José Cela, sin haber leído forzosamente sus obras, o sin relacionarlo con el carácter de las primeras novelas que lo hicieron famoso. Otros autores especialmente venerados y cultos como Borges o Cortázar han sido entrevistados en tantas ocasiones que sus palabras son citadas como referencias literarias, como si las entrevistas fuese otro género que cultivasen a conciencia y merezcan ser publicadas. Otros autores han jugado a negar la trascendencia de este ‘género’ mediante la ridiculización en directo de su propia figura, como Fernando Arrabal y la famosa entrevista ‘del milenarismo’ del 5 de octubre de 1989 en TVE, que para muchos es lo único que recuerdan de este bizarro escritor exiliado cuya extensa obra sigue siendo bastante desconocida en España.
Las comunicaciones deben tener carácter práctico y resaltar el interés del estudio de la interacción entre uno o varios entrevistadores y uno o varios entrevistados, teniendo en cuenta aspectos como la imagen de ambos, el decorado, su manera de vestir, sus gestos e interrupciones, su cercanía o distanciamiento y todos los elementos kinésicos (del lenguaje corporal) o proxémicos (del espacio circundante) que formen parte de la comunicación no verbal, simultáneamente al intercambio verbal o entrevista oral. La manera en que se introduce el contexto o se realiza la presentación del autor (a veces a cargo del entrevistador, a veces a cargo del entrevistado) puede ser también analizada, así como las reacciones que produjo una entrevista y su impacto en ciertos cambios de situación pretendidos o no por el autor entrevistado. El desfase entre lo que un autor dice y lo que un autor publica ha podido llamar la atención en más de una ocasión, así como las diferencias de opinión según los medios acerca de un mismo autor. El ‘desfase hermenéutico o retórico’, como lo llamara Paul Ricœur, o distancia entre lo que se interpreta de una obra y lo que una obra dice textualmente también puede ser estudiado a la luz de las declaraciones de un autor. La evolución de la entrevista audiovisual como género también puede ser objeto de estudio en sí, apoyada en ejemplos de varios momentos de la historia de la imagen audiovisual y en la evolución de la actitud de los autores (literarios) frente a la importancia del cultivo de la propia imagen como complemento indispensable de su obra literaria.
Lenguas posibles: francés, español, inglés.
Las propuestas deben ser enviadas a Camilo Bogoya () y a Jaime Céspedes () para el 15 de febrero de 2021.
Laboratoire Textes et Cultures UR 4028
Université d’Artois
Maison de la Recherche
9 rue du Temple
62000 Arras
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