Hommes de sciences et ingénieurs dans l’Espagne et l’Amérique des Lumières : étude d’un savoir-faire transculturel
Université d’Artois, lundi 29 mars 2021
Le XVIIIème siècle, uni aux Lumières et à l’entrée de nos sociétés dans de nouveaux régimes politiques s’ouvre aux idées de liberté et de progrès. La philosophie et la littérature liées à l’instruction qui devaient éclairer les esprits, y compris ceux du peuple, sont amplement relayées et associées à ces avancées tant espérées. La Science, les sciences sont, par conséquent, indissociables de l’Humanisme tant en Europe que dans le monde hispanique , où elles ont été défendues sous la plume d’hommes tels que Mayans ou Feijoo.
Les Lumières retiennent donc en leur sein des hommes illustres pour qui le progrès est indissociable de la Science dans tous ses versants : de la médecine qui permet de prolonger la vie des hommes, à l’architecture qui permet d’améliorer l’urbanisme des cités, leur salubrité, en passant par l’ingénierie, l’astronomie, l’optique ou les sciences maritimes qui améliorent la navigation et facilitent les expéditions démultipliées en ce siècle. Grâce aux voyageurs européens, des plantes rares et des spécimens inconnus alimente aussi la botanique, longtemps discipline auxiliaire de la médecine. Avec le concours des Français, Hollandais, Scandinaves et Espagnols, la botanique fonctionne désormais comme une science autonome, qui entend expliquer le fonctionnement du règne végétal en nommant, triant et classant les plantes. De nouvelles réflexions dues aux découvertes scientifiques innovantes osent alors remettre en cause des pensées immuables depuis l’Antiquité ou les premiers pères de l’Eglise. Réflexions, pensées, résultats qui vont se réaliser dans de nouvelles institutions et s’appliquer à plus ou moins brève échéance mais qui vont aller de pair avec un phénomène majeur de l’époque : la circulation du livre, diffuseur essentiel de la pensée. Livre qui devient fondamental, qui émule au sein de l’Europe éclairée les capacités des hommes créant ainsi des liens réels dans les communautés scientifiques diverses poussant les uns et les autres à progresser en copiant, en améliorant et en traduisant les ouvrages essentiels. Ainsi de Vauban à Belidor, de La Condamine à Humboldt, de Jorge Juan à Fourcroy, de Linné à Cavanilles, les hommes de sciences balayent ce siècle avec brio et redessinent les contours de l’Europe et des Amériques.
Cette Journée d’études souhaite donc interroger l’activité scientifique du Siècle des Lumières en la décloisonnant en plusieurs domaines d’études et de savoir, et en la reliant à des hommes de sciences plus ou moins connus. Il s’agira, dans une approche nouvelle, et à partir d’un corpus fertile, de réveiller conjointement la curiosité scientifique caractéristique de ce siècle, qui concerne l’espace dans sa totalité, c’est-à-dire aussi bien la montagne, la ville que la campagne. On étudiera aussi les réseaux scientifiques, les partages de savoir-faire, les façons d’expérimenter les découvertes tout comme certaines habitudes de confrontation au sein de collaborations plus ou moins fructueuses qui vont toutefois gagner en sociabilité, en universalité, et en transculturalité.
Les propositions de communication doivent être adressées avant le 15 décembre 2020 à :
Marie-Hélène Garcia, MCF en Civilisation de l’Espagne du XVIIIème siècle :
Nicolas De Ribas, MCF en Civilisation de l’Amérique espagnole coloniale :
Les propositions seront envoyées en format Word (une page), avec le titre de la communication, l’adresse électronique du conférencier, le résumé de 10 à 15 lignes, le curriculum vitae de la même longueur. Les travaux proposés doivent être inédits.
Les Actes de la JE seront publiés dans la Revue L’Entre-Deux de l’Université d’Artois.
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