Appels à communication

Le paysage est une représentation géographique vue par un(des) observateur(s). Cette définition implique un espace, réel ou imaginaire, ainsi qu’un point de vue sur ce même espace. L’individu ou le groupe qui perçoit est, à première vue, récepteur d’une image qui s’offre à ses yeux. Pourtant, le fait qu’il la restitue par le biais de signes verbaux ou iconographiques implique son intervention. Le sujet est donc à la fois récepteur et acteur ; décrire un paysage, c’est l’élaborer, le façonner. Ainsi, l’Homme s’approprie le paysage et y projette sa réalité ou ses fantasmes. Il semble donc exister un lien entre les notions de paysage et d’identité.

Au Pérou, « costa, sierra, selva » résonne comme un leitmotiv emblématique. C’est selon ces trois termes, pris ensemble ou séparément, que le territoire péruvien a traditionnellement été pensé, depuis l’époque préhispanique, en passant par les chroniques des Indes jusqu’au XXI^e siècle. Ces paysages n’ont eu de cesse de constituer la toile de fond ou le cœur des ouvrages des intellectuels, des artistes, des artisans, etc.

Partant de ce constat, on peut se demander comment les paysages péruviens sont ou ont été construits, déconstruits et reconstruits au gré des époques et des contextes politiques, socio-économiques et culturels. La journée d’étude que nous proposons a pour vocation de s’interroger sur les relations entre le concept de paysage et celui d’identité en se fondant sur le cas péruvien. Pour ce faire, nous proposons d’orienter les réflexions autour de plusieurs axes thématiques :

1. La place du paysage dans les arts et l’histoire : à quel point le paysage peut être considéré comme une manifestation identitaire ? Tantôt décor, tantôt personnage, tantôt absent, tantôt omniprésent, tantôt support, tantôt vecteur, on pourra commenter sa présence et son rôle selon une approche diachronique ou synchronique.

2. Le visible et l’invisible : dans la mesure où représenter un paysage implique de choisir ce qui va être visible, cela signifie que d’autres éléments seront, quant à eux, laissés ‒ volontairement ou non ‒ dans le domaine de l’invisible. On pourra s’interroger sur les choix effectués par le sujet, leurs origines et leurs conséquences sur le plan identitaire.

3. La dimension individuelle et collective : quelle est la part de l’individuel et du collectif dans le paysage ? Il est possible d’y trouver des manifestations identitaires propres à tous les types de groupes (socio-économique, ethnique, culturel, linguistique, religieux, familial, artistique, etc.) auxquels le sujet appartient, de même que des éléments qui relèvent du seul individu. On pourra donc analyser la place et la fonction accordées à chacun de ces aspects ainsi que la façon dont ils transparaissent et s’agencent dans le paysage.

Le sujet pourra être traité selon une approche monographique ou comparatiste, en adoptant une ou plusieurs des perspectives proposées.

            Cette journée se déroulera en deux temps, avec tout d’abord les communications des chercheurs, puis celles des écrivains péruviens Grecia Cáceres, Félix Terrones, Diego Trelles Paz et Ricardo Sumalavia, qui nous donneront leur point de vue d’auteur sur la question et appliqueront la problématique à une ou plusieurs de leurs œuvres.

Université de Poitiers, Poitiers, 16 mai 2014

Langues du colloque: français, espagnol

Les propositions doivent être envoyées avant le 15 avril à l’adresse mail suivante :