Appels à communication

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Sexe majeur, sexe mineur ? « Les femmes qui pensent ne sont pas (toutes) dangereuses » Télécharger au format iCal
 
Sexe majeur, sexe mineur ? « Les femmes qui pensent ne sont pas (toutes) dangereuses[1] »
Le mythe de l’Eternel Féminin a depuis toujours cristallisé les comportements sociaux et les rapports entre les sexes. L’Histoire de la société, principalement écrite et envisagée sous l’angle de la vision masculine, a contribué à faire de la Femme un être de second plan relégué au strict cadre des rôles auxquels elle semble assignée par nature : l’épouse, la mère, la femme au foyer, la maîtresse. Prisonnière du désir masculin, la femme a n’a jamais pourtant cessé, suivant  les époques et les espaces, de vouloir s’affirmer et ainsi de tenter de dépasser ces rôles et de se libérer de ces liens qui sont autant d’obstacles à son « être au monde »[2]. Cependant, dès lors qu’une femme a cherché à sortir de ses rôles dits « naturels » et qu’elle a affirmé une position intellectuelle, elle est devenue aux yeux de la société, suspecte pour ne pas dire dangereuse. Le simple fait qu’une femme puisse participer à la vie sociale, politique, culturelle, dérange et bouleverse les codes prédéterminés par le système phallocratique ambiant. « Le refus du génie aux femmes est le dernier retranchement de ceux qui ne veulent pas qu’elles se fassent une place dans la société »[3] disait Madeleine Pelletier. Pourtant, le génie habite indubitablement l’esprit des femmes. Nombreuses sont celles qui ont cherché et qui cherchent à s’émanciper, à passer au-dessus, à résister à la vision misogyne. Dans de multiples domaines, les femmes déploient, coûte que coûte, leurs compétences au service du Progrès et des Idées, en faisant de leur liberté de penser, le point d’ancrage de leur liberté d’action et de leur rôle de « facilitatrice » des avancées de la société.
Le présent numéro souhaite, selon une approche multi-ethnique, transcontinentale et interculturelle, donner un coup de projecteur sur des femmes, qui se sont imposées / qui s’imposent par leurs idées et qui ont, que ce soit dans la lumière ou dans l’ombre, réussi à conquérir des pans de la société dont elles étaient exclues en faisant valoir leurs savoirs, leurs revendications, leurs idées. Il s’agit de parler de ces femmes, bien souvent pionnières ou avant-gardistes, qui ont volontairement ou involontairement, par la mise en œuvre de leur pensée subverti l’ordre social, retourné sciemment ou non les stigmates de leur genre en faisant parfois même d’attributs réputés féminins, les conditions de leur réussite. Par leurs agissements, par leurs écrits, elles font acte de résistance à l’endroit de la pensée uniforme et de la doxa qui reste arquée sur le principe masculin comme principe organisateur et régulateur, s’érigeant comme des combattantes de l’oppression de genre.
Les articles s’attacheront à décrypter les enjeux de l’identité et de l’égalité des sexes au regard des sciences humaines et sociales. Comment la communauté féminine parvient-elle, par sa pensée et ses actes, à transformer les représentations de la femme et de sa place dans la société et au-delà celles de l’Humain. L’ouvrage dans sa composition cherchera à rendre compte de cette évolution, en mettant en lumière des figures féminines du passé mais également en s’attachant à analyser les rapports femmes-hommes et la construction de leurs identités à travers différentes cultures contemporaines.
Plusieurs types de femmes pourront être convoquées comme : les femmes de pouvoir, les femmes d’influence, les femmes de lettres, les artistes, les journalistes et grands reporters, les combattantes et les femmes intervenant dans les conflits, les femmes politiques ou d’hommes politiques, les militantes et les engagées, les scientifiques, les sportives, les musiciennes, les femmes du spectacle et des medias, les femmes de justice, les héroïnes du quotidien, les religieuses, les femmes de l’ombre…
Les champs d’application pourront donc être multiples : société, littérature, photographie, cinéma, partis politiques, arts, presse, cultures médiatiques…
La revue a pour objectif de valoriser ces femmes d’exception qui hier ont osé tenter de changer leur monde ou qui aujourd’hui y œuvrent encore et toujours. Il s’agit de mettre sur le devant de la scène ces femmes d’exception qui montrent et ouvrent la voie par leur courage, leur déterminisme et leur intelligence à des inventions ingénues, à des combats de premier ordre qui concourent de près ou de loin à révolutionner le monde. Il sera en outre pertinent de s’interroger sur ce que pensent véritablement les hommes des femmes qui pensent ? Une attention particulière sera donnée aux articles s’attachant à délivrer le point de vue masculin sur la question.
 

[1] Le titre reprend ici celui de l’ouvrage de Stefan  Bollman Les Femmes qui pensent sont dangereuses.

[2] En référence au philosophe Heidegger.

[3] Madeleine Pelletier, Les Femmes peuvent-elles avoir du Génie ?

Lieu Revue Trayectorias Humanas Trascontinentales (TraHs)/Université de Limoges
Contact  /
Les articles peuvent être écrits en fr., esp., port. ou angl. Ils sont attendus pour le 31 août 2019. Ils doivent comporter un résumé de 250 mots max. ds.chacune des 4 langues + 5mots clés max. Les auteurs auront connaissance de la décision du comité scientifique au plus tard le 15 septembre 2019

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