De la ville à la nation : continuité et ruptures dans l’histoire de la chanson espagnole contemporaine (XIXe-XXIe siècles)
23-24 avril 2020
Paris
Centre de Recherches sur l'Espagne Contemporaine, Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3 / Université de Limoges
Afin de déconstruire le récit sur la chanson espagnole instrumentalisé par le franquisme, ce colloque invite à réfléchir sur une histoire plus complète et plus complexe de celle-ci, ainsi que sur l’identification des topiques qui ont permis decréer une cohésion nationale à travers la chanson contemporaine. Dans ce cadre, il est également nécessaire de prendre en compte l'importance des chansons dans la création et la transmission des identités liées aux régions, aux villes, aux lieux et même aux quartiers, qui contribuent à l'analyse avec une approche différente.
À l’instar de la démarche adoptée par L. J. Calvet dans son ouvrage Chanson : la bande son de notre histoire (2013), il s’agit de mettre en relation l’histoire de la construction de l’identité nationale et la mémoire affective de la chanson. En effet, la chanson, en tant que mode spécifique de communication qui met en jeu l’interprétation et la réception, articule l’individuel et le collectif. Dès lors, elle peut renvoyer à des contextes historiques, culturels, socio-politiques différents : ceux de sa création et ceux de sa réception. De la même manière, la chanson, en évoquant des paysages réels ou imaginaires s’inscrit dans un territoire donné. À partir du moment où la chanson est entendue et donc reçue, elle est le déclencheur d’une mémoire involontaire. Cependant, quand elle est utilisée à des fins précises, elle devient “munition” de la mémoire volontaire.
Si l’on change les paroles, l’orchestration ou si on l’interprète dans un tout autre contexte que celui de sa création, la chanson peut être également porteuse d’un message comique, satirique, orienté, voire de propagande. À ces trois types de détournements analysés par L. J. Calvet, s’ajoute, en Espagne, un détournement d’une toute autre nature, l’instrumentalisation, par le régime franquiste, d’un genre musical au service de la construction d’une culture populaire voulue comme nationale, en récupérant les folklores régionaux.
Ce colloque souhaiterait, dans l’aire culturelle hispanique, examiner les rapports entre chanson et territoire à l’époque contemporaine, de 1808 à nos jours et étudier,dans la chanson, l’évocation des lieux et des imaginaires qu’elle mobilise pour devenir emblématique du territoire national.
Les axes thématiques suivants pourraient être envisagés :
1) Les territoires d'une chanson : ville(s), région(s), pays.
2) La ville comme lieu d’inspiration, de création et de diffusion de la chanson.
3) La chanson comme élément de construction des imaginaires collectifs urbains et nationaux.
4) L’identification des topiques d’une chanson nationale, voulue ou perçue comme telle.
Le comité organisateur : Marion Billard, Sorbonne Nouvelle-Paris 3 Alicia Fernández García, Université Paris 8 Ivanne Galant, Sorbonne Nouvelle-Paris 3 Vinciane Garmy-Trancart, Université de Limoges Mercedes Gómez-García Plata, Sorbonne Nouvelle-Paris 3 José Rafael Ramos Barranco, Sorbonne Nouvelle-Paris 3
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