Le mouvement hippie dans le monde hispanique.
Identités – Mobilités – Conflits – Héritages
sous la direction de Nicolas BALUTET
Revue Babel. Civilisations et sociétés (Université de Toulon)
Publication prévue pour le dernier trimestre 2020
Le mouvement hippie apparaît à bien des égards comme l’un des courants de contre-culture les plus importants du XXèmesiècle. Il se caractérise, à grands traits, par la remise en cause des valeurs traditionnelles, le refus des guerres, du capitalisme consumériste et de la rigidité de certains rôles sexuels et genrés, et prône, au contraire, une forme de néo-rousseauisme ou retour à la nature, l’examen des cultures et des spiritualités amérindiennes et orientales, l’hédonisme et l’expérimentation sexuelle, la mise en place de nouveaux liens familiaux et amicaux. Si le mouvement hippie naît aux États-Unis dans les années 1960, il n’est pas resté circonscrit à ce seul territoire mais s’est largement diffusé dans d’autres parties du monde parmi lesquelles l’Espagne et l’Amérique hispanique. Outre l’étude des manifestations identitaires hippies dans le monde hispanophone et ses spécificités, il convient d’analyser comment s’est opérée cette transposition d’un mouvement particulier dans d’autres contextes socio-culturels, quels sont les éléments qui ont favorisé cette mobilité (influence de grandes figures intellectuelles et culturelles et de leurs écrits et témoignages, de la musique, de la presse underground, de la littérature, des arts visuels, etc.) ainsi que les échanges et les interactions entre les deux espaces (reprise intertextuelle et imitation du contenu de certaines publications et productions artistiques dans un sens, ou bien diffusion de savoirs millénaires comme le chamanisme ou l’ingestion de champignons et d’autres plantes hallucinogènes dans l’autre). Si le mouvement hippie per se comporte des implications politiques par la remise en question des normes qu’il propose, il ne vise généralement pas la prise d’un quelconque pouvoir, ce qui n’empêche pas l’establishment politique et religieux de mener fréquemment une lutte active contre des individus perçus comme des dissidents, voire des traîtres à la nation. Malgré la durée finalement assez éphémère du mouvement et l’attitude souvent répressive des autorités ou des populations mainstream, on peut se demander si l’essor actuel des préoccupations environnementales, du végétarisme et du véganisme, du naturisme, ainsi que l’attrait pour un tourisme chamanique ne relèvent pas, en partie, d’un héritage du mouvement hippie.
Les propositions d’articles inédits en français, en espagnol ou en anglais devront être envoyées avant le 1erseptembre 2019 à Nicolas BALUTET ().
La version définitive des articles sera à remettre pour 1er mars 2020.
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