Appels à communication

Lectures croisées de deux œuvres latino-américaines ultracontemporaines : Fernanda Trías et Mónica Ojeda

Numéro coordonné par Victoria Famin (Université Lumière Lyon 2, LCE), Élodie Carrera (Université de Lille, CECILLE) et Sandra Hernández (Université Lumière Lyon 2, LCE)

La littérature latino-américaine au tournant du XXI^e siècle a vu émerger de nouvelles voix et un certain nombre d’entre elles sont celles d’autrices nées dans les années 1960 et 1970, voire dans les années 80. Écrivaines confirmées ou voix émergentes, le phénomène est tel qu’il a été perçu comme un « nouveau boom latino-américain », mais cette fois « féminin »¹. Si la référence au boom est loin de faire l’unanimité, comme l’a montré Fabiana Sherer dans l’article où elle donne la parole à une dizaine d’autrices², la formule a le mérite de mettre au premier plan une réalité qui transcende les frontières nationales en Amérique latine. À la charnière de plusieurs facteurs, ce boom est le fruit d’une époque marquée par les luttes féministes telles que la marea verde en Argentine et des intérêts éditoriaux, comme se sont attachées à le démontrer Ana Gallego Cuiñas pour le cas argentin et Virginia Capote Díaz pour le contexte colombien³.

Dans un cadre globalisé, ce numéro se propose d’explorer deux œuvres, celles de Fernanda Trías et de Mónica Ojeda, appartenant à deux contextes littéraires distincts, ceux de l’Uruguay et de l’Équateur. Née en 1976 à Montevideo, Fernanda Trías a publié cinq romans – La azotea (2001), Cuadernos para un solo ojo (2002), La ciudad invencible (2014), Mugre rosa (2020), ce dernier ayant été récompensé par le Prix Sor Juana Inés de la Cruz à la FIL de Guadalajara, ainsi que El monte de las furias (2025) –, auxquels s’ajoutent les recueils de nouvelles El regreso (2012) et No soñarás flores (2016). Quant à Mónica Ojeda, dont le nom apparaît dans la liste Bogotá-39 2017 et qui est principalement reconnue pour ses romans – La desfiguración Silva (2014), Nefando (2016), Mandíbula (2018) et Chamanes eléctricos en la fiesta del sol (2024) –, elle a également livré deux recueils de poésie (El ciclo de las piedras en 2015 et Historia de la leche en 2019), ainsi que les nouvelles rassemblées dans Las voladoras (2020).

Si ce numéro aspire à réunir des articles proposant des études fondées sur divers cadres méthodologiques, une attention particulière sera accordée aux propositions établissant des liens entre les œuvres des autrices mentionnées et celles d’autres écrivains ou écrivaines de leur génération, ou de générations antérieures, tissant des liens intertextuels et favorisant des lectures comparées et des perspectives critiques contextualisées.

Langues de rédaction : français et espagnol.

Les propositions (environ 300 mots) accompagnées d’une courte notice bio-bibliographique sont à envoyer jusqu’au 15 décembre 2025 à Victoria Famin, Élodie Carrera et Sandra Hernández.

Les décisions d’acceptation seront communiquées aux auteurs début janvier 2026. Les articles complets seront à envoyer pour le 30 avril.

L'appel en espagnol est consultable sur le site de la revue : https://journals.openedition.org/atlante/41177. 

¹ SCHERER, Fabiana, « El nuevo boom latinoamericano: las escritoras marcan el rumbo », La Nación, 12/06/2021. URL : https://www.lanacion.com.ar/lifestyle/el-nuevo-boom-latinoamericano-las-escritoras-marcan-el-rumbo-nid12062021/. Consulté le 22/10/2025.

² Ibid.

³ GALLEGO CUIÑAS, Ana, « Feminismo y literatura (argentina) mundial: Selva Almada, Mariana Enriquez y Samanta Schweblin », Literatura latinoamericana mundial: Dispositivos y disidencias, Gustavo Guerrero, Jorge J. Locane, Benjamin Loy et Gesine Müller (éds.), Berlin, Boston, De Gruyter, 2020, p. 71-96 ; et « Comienzos de la novísima novela argentina (2001-2011) », Hispamérica, Año 44, n° 130, avril 2015, p. 3-14. CAPOTE DÍAZ, Virgina, « La literatura latinoamericana escrita por mujeres hoy: aproximación a su recepción y notas preliminares a un fenómeno incipiente. El caso de Colombia », Kamchatcka, n° 17, 2021, p. 453-473.