Appels à communication

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Colloque international sur les « Fins et confins »
25 mars, 26 mars et 27 mars 2026
Université d’Artois – Textes et Cultures et CREHS
Appel à communication

Les notions de « fins et confins » retenues pour notre réflexion expriment toutes deux, par leur ressemblance lexicale, l’idée de limite associée à la finitude. Cette limite est conçue dans sa double acception temporelle et spatiale comme l’indiquent les définitions de chacun des termes :
Fin(s) : [définitions du CNRTL : « Ce qui constitue la limite d'une durée ou de tout élément qui peut être considéré relativement à la durée ; Ce qui marque la limite terminale de quelque chose ; Issue bonne ou mauvaise (d’un phénomène, d’une action, d’un état), dénouement (d’une affaire, d'un récit), conclusion de quelque chose ; Interruption définitive, anéantissement de quelque chose ; Cessation de l’existence, mort ; Achèvement définitif d'un projet, d’une œuvre ; But qui constitue le terme de quelque chose »].
Günther Anders annonçait définitivement « le temps de la fin » en 1960 et le philosophe et politologue américain, Francis Fukuyama, « la fin de l’histoire » en 1992 après la chute des totalitarismes et le triomphe de la démocratie libérale dans le contexte occidental des années 1990 de l’« hyperpuissance ». Yves Cochet, mathématicien et ancien ministre de l’Ecologie, intitule son essai de 2024 Précisions sur la fin du monde dans lequel il pose différentes questions : « L’effondrement est-il certain ? L’effondrement est-il imminent ? L’effondrement est-il dû au capitalisme ? ». L’altération climatique ou des écosystèmes, l’épuisement des ressources, la dégradation des conditions de vie, sont des signes non plus d’une eschatologie millénariste mais d’un réel en recherche absolue de renouvellement, de mutation. « L’horloge de la fin du monde » (p. 75) ayant sonné, les symptômes en seraient également, par effet de contagion du réel climatique, le dérèglement émotionnel de l’humanité. Il souligne en effet que l’effondrement, l’épuisement ou les limites de l’émancipation ou de l’expansion et la nécessité de renouvellement vont de pair.
En 2012, signalée dans le calendrier maya comme l’année de la fin du monde, Michel Foessel imaginait un monde possible « après la fin du monde », selon le titre de son essai, qu’il sous-titrait « Critique de la raison apocalyptique » : pour lui, la fin du, d’un, de notre monde étant inéluctable, il convenait de penser à l’après, à un retour de la « possibilité d’un monde », que Bertrand Vergely, de son côté, tout en proposant La destruction du réel (2018) (et l’effacement de l’humain), entrevoyait pourtant déjà aussi avec un Retour à l’émerveillement (2010), c’est-à-dire à la capacité salvatrice de l’homme à créer des sources de réenchantement du réel, par le conte, le mythe, les légendes, le religieux.
Les sociétés ibériques et européennes du Moyen Âge et de l’époque moderne, empreintes d’une forte religiosité et confrontées à des événements socio-historiques et culturels de grande envergure, tels que l’affrontement entre Chrétienté et Islam, l’apparition de nouvelles formes de spiritualité, les bouleversements liés à la Réforme protestante ou les grandes découvertes et
l’entreprise coloniale, partagent sans nul doute cette conscience de la fin, rendue perceptible notamment par la diffusion de textes de teneur diverses ou encore par la parole directrice et prospective des autorités civiles et religieuses. Loin de répondre à une représentation unique de la fin ou des fins, cette pluralité de manifestations met au contraire en lumière la façon dont différents imaginaires – religieux, politique, social, héroïque, etc. – s’interpénètrent dans le creuset culturel de leurs temps.
L’une des « catégories » de fin que nous pourrions distinguer, pour donner un exemple, est celle de « fin de siècle ». Si les fins de siècle se ressemblent ou, du moins, se répondent, elles captivent, attirent comme des passages obligés, presque initiatiques : ainsi, par exemple, la fin du XIXe siècle ou celle du XXIe siècles marquées par des crises (1898 et 2008).
Confins : [définitions du CNRTL : « Parties d'un territoire formant la limite extrême où commence un territoire immédiatement voisin ; Territoires militaires situés à la frontière d'un pays ; Territoires, régions ; Bords, extrémités ; Frontière, limite extrême, partie immédiatement intermédiaire entre ; Point extrême de, dernier degré de ; Tout proche de »]
Les confins peuvent être ceux d’une région d’autant plus lorsque cette dernière est relayée au second plan, oubliée, ignorée, à la marge, car associée à un (des) territoire(s) de l’intérieur, reculé, éloigné, des grands centres urbains, des routes principales, par lesquels on accède par des voies « secondaires ». Les confins sont ces bouts, ces « fins » de terre. Les confins, ce sont aussi, peut-être, les zones ou les territoires « vides » ou « vidés », associés au « creux », à l’« invisible » dans lesquels existe un « espace », un tissu économique, social, culturel. Des confins de la Terre à ceux de l’Univers, il est question de découverte, de conquête, de peuplement ou de repeuplement.
Les confins (régionaux, territoriaux, des bois, forêts, des déserts, des océans, du savoir, mobiles, « fluides », enracinés) se découvrent, s’explorent, se visitent, s’inventent et se réinventent, s’écrivent et se représentent au gré des périodes, des styles, des courants, des voyageurs, des écrivains, des politiques, des scientifiques, …
L’espace de l’intime, des émotions, de la page dessine également des confins, des limites, des seuils, qui sont aussi autant d’ouvertures : on pourra évoquer les prologues, les épigraphes, les épilogues, les excipit, …
Les confins interrogent la géographie des espaces, des cultures, des littératures, des arts, d’autant plus à des périodes de transitions, de mutations, de fins et ils s’accompagnent de leurs mythes.
Ainsi, fin(s) et confins peuvent s’écrire, se concevoir, ensemble. En effet, la fin d’un système mondialisé dialogue avec une nouvelle représentation de l’espace, du local (valorisation des langues ou des cultures régionales, par exemple) : « Nous sommes au paléolithique des civilisations à venir » (Armand Frémont, La région, espace vécu,1999, p. 27).
De même, comme le suggère Armand Frémont, « une accélération de l’histoire […] ne peut laisser la géographie inerte » (p. 11) et « [l]e système Monde achevé, restent les nouvelles frontières à explorer » (p. 19). Un long tiraillement se fait sentir entre « un village planétaire, de plus en plus solidarisé et unifié » et « l’émiettement des territoires, des nations, des minorités » (p. 27). Ainsi, un lieu emblématique de ces confins intimes, enracinés, serait le village et, métonymiquement, la maison définie par Gaston Bachelard comme un univers en miniature, associé aux souvenirs d’une enfance paysanne pour le poète-philosophe : la maison restitue la dimension poétique de l’espace dans ses coins et ses recoins, de la cave au grenier, dans l’intimité de ses tiroirs, de ses armoires, de ses pièces, dans le secret des coffres et de ses murs. Quant au village, il se définit par rapport à un terroir, une terre cultivée et à un finage, qui dit la fin, la limite : le village ce sont « [d]es maisons accrochées à la terre, un espace bien délimité » (Frémont, p. 176). Le village connaît d’ailleurs sa « revanche », pour reprendre le mot d’Éric Charmes (2019), notamment dans la littérature néo-rurale. Les confins deviennent ainsi des centralités.

C’est en faisant donc dialoguer ces deux notions à travers le temps et les disciplines que le colloque souhaite se positionner : dans la transdisciplinarité et la transécularité. C’est pourquoi « Fins et confins » pourront être abordés depuis le champ des arts (peinture, cinéma, photographie), de l’histoire, de la géographie et de la littérature.

Les langues de communication seront le français, l’anglais ou l’espagnol.
La limite d’envoi de la proposition est fixée au 30 septembre 2025.
Veuillez envoyer votre proposition (titre provisoire, résumé de quelques lignes) à : , , ,

 

Lieu Université d'Artois
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