APPEL A COMMUNICATIONS
La surprise dans les mondes hispaniques
Colloque ALMOREAL
19 et 20 mars 2026
à Le Mans Université
Le terme de « surprise » nous amène immédiatement à l’associer à deux adjectifs : la bonne et la mauvaise surprise. Elle est joie ou déception, comble nos désirs ou voit au contraire se réaliser nos plus grandes craintes, elle est une résolution favorable et bienvenue, ou une rupture dévastatrice. En somme, la surprise est une expérience extrêmement subjective, que nous vivons lorsque surgit l’inopiné, une irrégularité qui déconcerte nos schémas préétablis, c’est une rencontre inespérée face à laquelle nous devons agir, réagir, au-delà de l’étonnement joyeux ou de la sidération.
D’après Nathalie Depraz, la surprise est un système dynamique qui ne peut se limiter à son seul objet (c’est-à-dire à la simple considération de l’être surpris, dans un temps et un espace donnés et limités), mais bien un processus qui commence par un horizon d’attente, culmine dans un moment de décalage pendant lequel s’ouvre une brèche, puis laisse place aux conséquences de cette irruption.
La surprise est ainsi indissociable de l’attente, qu’elle « déçoit », déborde, trompe ; elle est le cas isolé qui fait irruption dans ce que l’on pensait être prédéterminé, logique, planifié, normé. D’une certaine façon, la surprise est l’échec de notre anticipation. Elle est alors liée à la notion de hasard ; elle est ce moment, de « bon-heur » ou de « mal-heur », un seuil inattendu qui est franchi lorsque ce que l’on attendait (ou espérait, ce qui nous renvoie à la dilogie, en espagnol, du verbe esperar) ne coïncide pas avec ce qui a lieu.
Enfin, la surprise est inséparable de ses effets, elle est proche de l’étonnement, et peut induire la réflexion, la recherche de connaissance : l’être surpris s’inquiète, analyse, interroge. La surprise est ainsi source d’incertitude, de remise en cause.
Le thème de la surprise pourra être abordé dans bien des champs :
-dans les arts (le « coup de théâtre », le choc esthétique, le suspense, le fantastique, les incipit déroutants, la surprise comme ressort de l’humour, de l’aventure, de la trahison, ou de l’apprentissage dans la littérature de jeunesse, le genre policier avec ses rebondissements, les transes permises par la musique et la danse, l’improvisation, les happenings, etc.) ;
-en Histoire, civilisation, politique (les crises soudaines, coups d'État, révolutions, scandales, surgissement de radicalités, attentats qui sidèrent, la surprise comme tactique de guerre/déstabilisation sur le champ de bataille ou autres conflits, etc.) ;
-en linguistique (les jeux de mots et leurs effets humoristiques, les écarts par rapport à une norme langagière, les expressions idiomatiques transcrivant la surprise, les différences entre les référents culturels, etc.).
Le colloque se tiendra à l’Université du Mans les 19 et 20 mars 2026. Les langues de communication acceptées seront le français et l’espagnol.
Les propositions de communication (de 500 mots maximum), accompagnées d’une brève bio-bibliographie, comprendront un titre, le nom de l’auteur/de l’autrice, son affiliation académique ainsi que l’adresse académique de correspondance. Elles sont à envoyer au plus tard le 2 juin 2025 aux adresses suivantes:
-Florence Dumora:
-Marina Letourneur:
-Lucie Valverde:
Une réponse sera apportée après examen des propositions dans la première dizaine de juillet.
Le colloque sera suivi d’une publication pour une sélection d’articles dans la revue HispanismeS, en juin 2027. Pour respecter au mieux les délais de publication, il sera demandé aux intervenants de rendre leurs travaux dans le mois et demi qui suivra le colloque, afin de permettre une première relecture avant envoi pour évaluation par la revue.
ALMOREAL est une association savante à but non lucratif qui s’autofinance entièrement. Par conséquent, les frais d’inscription au colloque permettent un bon fonctionnement et une qualité d’accueil. Il vous sera demandé une somme n’excédant pas 80 euros qui couvrira au minimum tous les frais de restauration.
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