Le "nomadisme" dans les mondes hispaniques. Colloque international. ALMOREAL et Laboratoire 3L.AM (Le Mans, 22 et 23 mars 2018) |
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Colloque International: "Le 'nomadisme' dans les mondes hispaniques"
Centre de Recherches ALMOREAL et Labo 3L.AM
Organisé par Fernando Copello, Dominique Neyrod et Lucie Valverde
Le Mans, 22 et 23 mars 2018
D’après Corominas dans son dictionnaire étymologique, le mot nómada est relié au grec νομάς, -άδος : « que pace o apacienta », « que se traslada habitualmente, en razón de los pastos ». Il est également lié au grec υόμος : « uso, costumbre, ley ». Autrement dit, les idées de nourriture, de déplacement et d’usage seraient inscrites dans ce mot. Mais on constate que dans des dictionnaires récents, comme celui de María Moliner, il y a une évolution vers l’idée d’errancia, c’est-à-dire un déplacement constant. Or, si le latin errare signifie bien « errer, aller ça et là, marcher à l’aventure », cette errance peut conduire à l’erreur et errare signifie aussi: « faire fausse route, se fourvoyer, s’égarer ». Comment interroger ces notions dans le cadre des réalités et des représentations produites au sein des mondes hispaniques ? Il y a donc au départ, comme moteur de la vie nomade, la recherche de nourriture, de subsistance. Comment situer, dans ce contexte, des réalités sociopolitiques et économiques actuelles telles que l’exil et l’émigration, le commerce ou le « nomadisme de l’emploi » ? Les notions d’usages, de coutumes, de lois nous entraînent vers la question des identités, collectives ou individuelles, sédentaires ou nomades et vers leur implication politique et culturelle. Les mondes hispaniques présentent-ils, avec les cas du peuple gitan essentiellement nomade, des Juifs et des Morisques forcés à l’exil et au contraire des peuples amérindiens sédentarisés de force, une spécificité dans ce domaine ? Et leur caractère transatlantique (à cheval entre l’Espagne et l’Amérique) n’est-il pas un laboratoire où se joue le nomadisme culturel ? Qu’en est-il par ailleurs des liens entre errance et erreur ? N’oublions pas que la découverte des Amériques est due à une erreur d’orientation, à un égarement, à une errance. Le « vagabondage » existentiel présente une forme individuelle du nomadisme ; il y a des nomades urbains, flâneurs, promeneurs, andariegos… S’agit-il d’une forme de résistance à la clôture dans une identité définitive et dans un espace fermé ? Le nomadisme, fût-il intellectuel, s’attaque-t-il au projet social, national, historique, lié au mode traditionnel de vie sédentaire ? En toute circonstance, la langue accompagne les déplacements humains et les transformations culturelles qui en résultent, et de nouvelles réalités linguistiques sont appelées à se créer. Inconscientes lorsqu’elles sont le fait de groupes sociaux en situation de nomadisme, conscientes lorsqu’elles sont le fait d’individus, écrivains, essayistes, intellectuels, qui font du nomadisme le moteur de leur travail et de leur écriture. Finalement, qu’est-ce que le nomadisme ? Nous voudrions que ce colloque soit l’occasion pour les spécialistes de littérature, de civilisation et de linguistique, d’un questionnement collectif sur ce concept, suremployé aujourd’hui pour désigner des réalités sociales et culturelles émergentes (nomadisme sexuel, culture nomade, nouveaux nomades…), et sur les réalités « nomades » particulières aux mondes hispaniques.
Les langues du colloque seront le français et l’espagnol. Des propositions de communication de 15 lignes maximum sont à envoyer avant le 2 mai 2017 dans la fiche jointe (voir http://3lam.univ-lemans.fr/fr/index.html) aux trois contacts spécifiés.
Un comité de sélection vous fera savoir avant le 30 juin 2017 si votre communication a été retenue ; vous recevrez alors tous les détails concernant l’organisation matérielle du colloque.
P/ALMOREAL, Fernando Copello, Dominique Neyrod, Lucie Valverde, Sandra Contamina, Catherine Pélage
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Lieu Le Mans, Université du Maine | ||||||
Contact , , | ||||||
http://3lam.univ-lemans.fr/fr/index.html |