Colloque « Mémoires, migrations et archives traumatiques dans la bande dessinée ibérique et ibéro-américaine contemporaine » |
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Colloque « Mémoires, migrations et archives traumatiques dans la bande dessinée ibérique et ibéro-américaine contemporaine »
Université d’Angers, 16-18 octobre 2024
A travers le colloque « Mémoires, migrations et archives traumatiques dans la bande dessinée ibérique et ibéro-américaine contemporaine », nous chercherons à interroger la manière dont les bandes dessinées et les romans graphiques contemporains s’emparent de la mémoire, collective ou intime, des archives, des migrations et de l’histoire traumatique. Ces formes artistiques articulent de manière particulièrement féconde le texte et l’image pour traiter les sujets des migrations et des différentes formes de violences (conflits armés, dictatures, répression…) qui ont marqué l’histoire depuis le XXème siècle. Il s’agira pour nous d’étudier les croisements que leurs manifestations actuelles permettent entre des thématiques relavant à la fois du passé traumatique et des enjeux de société contemporains.
Le tournant du XXIème siècle est marqué par le développement d’un courant de bandes dessinées et de romans graphiques de la mémoire qui innove narrativement et graphiquement pour appréhender les violences et les traumatismes liés à l’histoire politique contemporaine. Des œuvres pionnières telles qu’Un largo silencio (Francisco Gallardo Sarmiento et Miguel Gallardo, 1998) ou El arte de volar (Antonio Altarriba et Kim, 2007) interrogent les codes traditionnels narratifs et graphiques du récit et de la bande dessinée historiques. Les créations plus récentes et novatrices de Laura Martel et Antonia Santolaya (Winnipeg, el barco de Neruda, 2014), Ana Penyas (Estamos todas bien, 2018) ou Madeleine Pereira (Borbotela, 2024) subvertissent les modes de récit et les représentations traumatiques pour distiller l’intime à travers la mise en scène du processus de reconstruction mémoriel. Elles s’intéressent également à l’histoire intime et collective des invisibilisé·e·s et des silencié·e·s, se confrontent aux manques archivistiques et aux vides qu’elles proposent de combler.
Ce colloque s’inscrit dans la dynamique des recherches en développement sur l’utilisation de la narration graphique comme support de la récupération de la mémoire, notamment dans l’ère hispanophone[1]. Nous chercherons à étudier comment les bandes dessinées et les romans graphiques parviennent à représenter et à se réapproprier les archives traumatiques liées à des faits historiques violents (tels que les guerres civiles et dictatures ibériques et ibéro-américaines ou encore la répression fasciste) afin d'interroger le processus mémoriel. En effet, outre le traitement par la bande dessinée des faits remémorés, on s’intéressera à l’inscription de ce support dans le processus culturel et politique qu’est la (re)construction de la mémoire collective au sujet de ces thématiques, en prenant en compte l’influence d’autres productions culturelles, l’apport de l’historiographie, le contexte sociopolitique de production…[2]
Nous souhaitons également étudier la migration comme mécanisme essentiel à la reconstruction de la mémoire qui occupe une place prépondérante dans les romans graphiques contemporains. Le prisme ibérique et hispanique, ainsi que la proximité temporelle des événements mis en mots et en images, permettent de développer cette réflexion aussi bien en Europe qu'en Amérique. Il conviendra de se demander quelles sources sont alors privilégiées, et dans quelle mesure l’art séquentiel parvient d’une part à transcrire les mouvements et les formes d’enfermement associées aux processus migratoires, mais aussi à traduire, par le trait et le ton, la dimension collective et intime de ces parcours de vie. Nous prêterons notamment une attention particulière à la représentation des camps d’enfermement.
Le colloque accueillera une exposition de planches de Winnipeg, el barco de Neruda de Laura Martel et Antonia Santolaya, en présence des artistes. Seront ainsi mis en lumière les mécanismes intimistes de récupération mémorielle et de représentation des traumas à travers la migration d’une galerie de personnages victimes de diverses formes de répression fasciste vers le Chili.
Axes
Nous proposons plusieurs axes d’analyse, non exhaustifs :
Aires géographiques et linguistiques, époques et corpus
Nous privilégierons des propositions de communication qui se concentrent sur des œuvres :
Langues de travail
Afin que les étudiant·e·s de LLCER de l’Université d’Angers puissent suivre le colloque, nous accepterons des propositions de communication en français et en espagnol.
Nature des propositions
Les propositions pourront prendre la forme :
Modalités de soumission :
Calendrier
[1] Alary Viviane, Mitaine Benoît (dir.), Lignes de front Bande dessinée et totalitarisme (2011); Crippa Francesca, “La representación del trauma de la memoria en dos novelas gráficas contemporáneas” (2014) ; Delorme Isabelle, Quand la bande dessinée fait mémoire du XXe siècle : les récits mémoriels historiques en bande dessinée (2019); González Rayco, Serra Marcello, “Las funciones documentales. Estrategias de uso de los documentos en el cómic documental” (2020); Hirsch Marianne, “Surviving Images: Holocaust Photographs and the Work of Postmemory” (2001) ; Lluch-Prats Javier, Martínez Rubio José, Souto Luz C. (eds), Las batallas del cómic. Perspectivas sobre la narrativa gráfica contemporánea (2016) ; Varillas Rubén, “La novela gráfica española y la memoria recuperada” (2017).
[2] CARBALLÉS, Alonso, “El péndulo de la memoria: Guerra civil y franquismo, de ayer a hoy”, in FREAN Oscar, MERLO-MORAT Philippe (dir.), La memoria de la represión franquista en el cómic, Grimh, 2020, p. 12.
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Lieu Université d'Angers | ||||||
Contact mailto: | ||||||
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