Appels à communication

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« Aux confins du silence : langages et métamorphoses du silence dans le monde hispanique du Moyen-Âge à nos jours » / «Hasta los confines del silencio: lenguajes y metamorfosis del silencio en el mundo hispánico de la Edad Media hasta nuestros días» Télécharger au format iCal
 
Revue Atlante – Université de Lille
Appel à contributions pour le numéro 22 (Printemps 2025)
« Aux confins du silence : langages et métamorphoses du silence dans le monde hispanique du Moyen-Âge à nos jours »
 
Ce numéro se propose d’étudier les langages et métamorphoses du silence dans le monde hispanique du Moyen-Âge à nos jours. Notre constat de départ est que le verbe « silenciar » en espagnol n’a pas de traduction littérale en français car il revêt deux sens diamétralement opposés, mettant ainsi en lumière une contradiction inhérente à l’étude du silence : c’est l’action d’un sujet qui choisit de taire quelque chose, mais c’est aussi la soumission d’un sujet par autrui, autrement dit, l’exercice d’une contrainte sur autrui alors forcé de rester coi. Par ce numéro, nous souhaitons aller au-delà de l’identification des formes, des expressions, des rapports au pouvoir et des ruptures du silence. La réflexion proposée veut interroger la forme en mouvement du silence, sa métamorphose constante qui en fait un objet en mutation. Il s’agira d’étudier dans quelle mesure le silence peut se retrouver dans les confins – au sens de zones des extrémités prises entre plusieurs jeux d’influences – par exemple entre les différentes disciplines, entre les arts et entre les genres, ou comment il se place au-delà des frontières de la parole et du simple dire. Interroger les langages et les métamorphoses du silence (nous insistons sur le pluriel), c’est à la fois identifier de nouvelles formes permettant de cerner l’acte de la non-parole par des traces qui font partie intégrante de sa structure d’expression et qui sont tout aussi signifiantes que le dire lui-même. Mais c’est tout autant identifier les lieux ou traces du silence : à quel niveau se situe le silence ? Le silence ne se retrouve-t-il que dans les béances de l’absence ou peut-il se retrouver au coeur même de la diégèse dans des descriptions ou des passages de logorrhée verbale ? Le silence est par essence fluctuant, capable de se mouvoir, de se métamorphoser pour exprimer, réexprimer, faire allusion, briser les frontières et devenir création.
Dans ce sens, il est important de constater que le silence peut adopter des formes plus subtiles que l’absence de bruit ou de parole : on peut l’identifier dans l’expression orale ou écrite, à travers l’ironie, la suggestion ou l’allusion. Pierre Fontanier, dans Les Figures du discours [FONTANIER, Pierre, Les Figures du discours, Paris, Flammarion, 1977, p. 125], précise que l’allusion permet de « faire sentir le rapport d'une chose qu'on dit avec une autre qu'on ne dit pas, et dont ce rapport même éveille l'idée ». L’allusion est donc ce qui dit sans dire, ce qui a recours au silence pour exprimer davantage que ce que la parole peut faire. Les sous-entendus en disent souvent beaucoup sur celui qui s’exprime : ne dit-on pas d’ailleurs communément qu’un silence peut en dire long ou qu’il peut être éloquent ? Le philologue est d’ailleurs souvent témoin du fait que le « je » s’exprime parfois davantage dans l’allusion, ou dans la suggestion, que dans l’expression manifeste. C’est le cas, par exemple, dans la forme indéfinie « uno/una » dans la langue espagnole qui cache une première personne sémantique (« je ») derrière une troisième personne grammaticale (« on »).
Ainsi le silence dans l’allusion fait-il preuve d’une force subversive qui permet de questionner un peu plus la nécessité – ou l’efficacité – de sa rupture. Elle permet une rupture douce, sans excès de parole, mais non pour autant dénuée de puissance sémantique. Si l’on considère que des paroles tranchantes ou qui relèvent du cri sont à l’opposé du silence, l’allusion devient une sorte de compromis entre les deux. Elle permettrait de contourner l’aspect que l’on pourrait qualifier de « totalitaire » d’une parole excessive ou d’un silence imposé. L’aspect évasif de l’allusion lui permet également d’échapper à la censure. Il s’agit de dire sans dire, de dire indirectement, que ce soit pour louer ou pour critiquer.
En en disant moins, on suggère plus, et cela implique aussi un rôle actif laissé au récepteur qui doit comprendre les insinuations. Cela invite à interroger la théorie de la réception des arts, et l’idée d’une resémantisation du silence, qui ne serait alors plus seulement une réaction à un phénomène d’oppression, ou à une contrainte venue de l’extérieur, mais offrirait à chaque récepteur du jeu pour combler les blancs et construire sa propre interprétation de l’oeuvre. Il s’agit alors d’interroger l’intermédialité et l’intertextualité [Julia Kristeva est la première à définir l’intertextualité en disant, dans Semeiotike, Recherches pour une sémanalyse, que : « Tout texte se construit comme mosaïque de citations, tout texte est absorption et transformation d’un autre texte » in KRISTEVA, Julia, « Le mot, le dialogue et le roman », Semeiotike, Recherches pour une sémanalyse, Éditions du Seuil, 1969, Paris, p. 85] dans et entre les arts, ceux-ci faisant constamment allusion les uns aux autres sans forcément se citer explicitement [À propos de l’intertextualité nous pouvons aussi citer : GENETTE, Gérard, Palimpsestes, Paris, Seuil, 1982], s’inspirant et se rendant hommage mutuellement dans un demi-silence excluant parfois un récepteur qui ne serait pas capable de déceler la référence. L’allusion dans ce sens joue également sur l’analogie, qui doit rappeler quelque chose de connu chez le récepteur, sous peine de ne pas être saisie. Elle dépend alors totalement de celui qui construit une relation esthétique avec l’oeuvre d’art dans la mesure où toute construction du sens et tout dialogue ne sont possibles que si l’analogie est saisie. À l’inverse, l’oeuvre serait alors condamnée au silence.
De plus, l’expression de l’identité du sujet peut se faire de manière silencieuse, bien qu’elle puisse aussi provoquer beaucoup de bruit, à travers la constante évolution des réflexions autour du genre et de l’identité des individus depuis les deux dernières décennies. Le choix de certains codes peut permettre d’exprimer son identité, ou au contraire, de la refouler, de la taire ou encore de la brouiller. Cette question est intimement liée à la thématique du silence, puisqu’autour du genre, de l’absence de genre ou de l’hybridité des genres, il existe de nombreux tabous qui passent sous silence ces problématiques. Mais quand le silence, pouvant tendre vers l’aphasie, se fait trop pesant, trop insupportable, les langues se délient, le bruit ressort, comme on peut le voir dans le monde hispanique, avec de nombreux collectifs qui luttent pour la reconnaissance des droits des personnes transgenres, des minorités sexuelles, et pour l’égalité des genres. Nous pensons par exemple au collectif chilien de défense des droits lesbiens « Rompiendo el Silencio », à la rappeuse argentine Romina Bernardo (Chocolate Remix) ou encore à la romancière Camila Sosa Villada dont l’engagement artistique épouse la cause des violences faites aux femmes.
Finalement, le silence n’offre pas seulement une nouvelle forme d’expression, mais permet également un retour sur soi-même, une possibilité de recueillement. En nous intéressant aux formes allusives de l’expression, et en mettant en lien ces formes de communication avec l’expression du « je », nous devons considérer le lien entre silence et solitude, qui permet à l’individu d’entamer une démarche d’introspection, comme l’actualité de ces dernières années nous a permis de le constater [Voir : https://www.franceculture.fr/litterature/au-royaume-du-covid-lecriture-est-reine], ce qu’a pu notamment faire Marta Sanz avec Parte de mí (2021). En effet, la crise sanitaire et les différents confinements imposés ont bien souvent condamné les individus à la solitude. Étonnamment, c’est dans ces circonstances que les maisons d’édition ont vu se multiplier les envois de manuscrits, la confrontation au silence de la solitude favorisant le passage à l’écriture.
Ainsi, les différentes contributions au numéro, qui peuvent s’inscrire dans des disciplines diverses et aborder des objets d’études variés, pourront porter sur les thématiques suivantes, sans s’y restreindre :
  • l’exploration des potentialités de l’allusion ;
  • les oeuvres silenciées (que ce soit par la censure, la réception du public ou parce qu’elles sont passées inaperçues pour des raisons diverses) ;
  • la place du silence dans l’acte d’écriture et de lecture ;
  • le silence de l’histoire (et de l’Histoire) ;
  • le silence comme insuffisance ou le silence comme volonté ;
  • les moyens d’expressions du silence alternatifs à la parole (la photographie, l’oeuvre plastique, etc.), et le silence comme geste (les manifestations silencieuses par exemple).
 
Informations pratiques :
Les propositions de contribution (titre et résumé de 300 mots environ), accompagnées d’une brève notice bio-bibliographique, seront à envoyer pour le 15 octobre 2023 à l’adresse suivante :
Calendrier prévisionnel :
Novembre 2023/ Communication de la décision d’acceptation aux auteur.e.s
30 Avril 2024/ Fin du délai de réception de la première version des articles
Début Septembre 2024/ Retour des avis des évaluateur.rice.s
Novembre 2024/ Réception des textes définitifs
Janvier 2025/ Révision des articles
Mai 2025/ Publication du numéro
Les articles pourront être rédigés en français, espagnol, italien ou portugais. Ils devront être accompagnés d’un maximum de dix mots-clés et respecter les normes de présentation d’Atlante (https://atlante.univ-lille.fr/procedure.html).
Coordination :
David Crémaux-Bouche (Université Grenoble-Alpes, ILCEA4)
Lou Freda (Université Paris-Nanterre, CRIIA)
Marie Gourgues (Université de Caen Normandie, LASLAR)
Anna Rojas (Université Savoie Mont Blanc, LLSETI)
 
Bibliographie indicative :
ALLARD, Laurence, « Dire la réception – Culture de masse, expérience esthétique et communication », Réseaux, vol.12, n°68 (1994), Paris, p. 65-84.
BENITO MENDOZA, Elizabet, Escuchando el silencio. La introspección por medio del autorretrato, València, Universitat Politècnica de València, 2020.
BERISTÁIN, Helena (coord.), Alusión, referencialidad, intertextualidad, México, Universidad Nacional Autónoma de México, 2006.
BINDEMAN, Steven L., Silence in philosophy, literature, and art, Boston, Brill-Rodopi, 2017.
BLESA, Túa, Logofagias: los trazos del silencio, Zaragoza, Universidad de Zaragoza, 1998.
CACERES, María Leticia, Silencio sonoro (poemario): 1954-1972, Arequipa, El sol, 1972.
CORBIN, Alain, Histoire du silence, De la renaissance à nos jours, Paris, Albin Michel, 2017.
DOMÍNGUEZ CÁCERES, Roberto, « El silencio cómplice: no hablar de género », in CAMARGO CASTILLO, Javier, GARCÍA-GONZÁLEZ, Dora Elvira (ed.), Matrices De Paz, México, Bonilla y Artigas, 2018.
FONTANIER, Pierre, Les Figures du discours, Paris, Flammarion, 1977.
GENETTE, Gérard, Palimpsestes, Paris, Seuil, 1982.
JAUSS, Hans Robert, Pour une esthétique de la réception, Paris, Gallimard, 1978.
KRISTEVA, Julia, Semeiotike. Recherches pour une sémanalyse, Paris, Editions du Seuil, 1969.
LAJARRIGE, Jacques, MONCELET, Christian (eds.), L’allusion en poésie, Clermont-Ferrand, Presses Universitaires Blaise Pascal, 2002.
LEENHARDT, Jacques, « Théorie de la communication et théorie de la réception », Réseaux, vol.12, n°68 (1994), Paris, p. 41-48.
MÉNDEZ GUERRERO, Beatriz, « Silencio, género e identidad: actitudes de los jóvenes españoles ante los actos silenciosos en la conversación », Revista de Filología, n°35, mars 2017, Santa Cruz de Tenerife, Universidad de La Laguna, p. 207-229.
MÜLLER, Jürgen Ernst, « Vers l'intermédialité : histoires, positions et option d'un axe de pertinence », Médiamorphoses, vol.16 (2006), Paris, p. 99-110.
MURAT, Michel (dir.), L’Allusion dans la littérature, Paris, Presses de la Sorbonne, 2000.
NOYARET, Natalie, ORSINI-SAILLET, Catherine (coord.), L’expression du silence dans le récit de fiction espagnol contemporain, Binges, Orbis Tertius, 2018.
PAGÈS, Stéphane, « Une des modalités de la citation : l’allusion. L’écriture allusive, élusive et ludique de Julián Ríos dans Larva », Cahiers d’études romanes, n°2 (1999), Aix-en-Provence, p. 145-157.
ROSS, Stéphanie, « Art and Allusion », The Journal of Aesthetics and Art Criticism, vol.40, n°1 (automne 1981), Hoboken, p. 59-70.
SCHULTZ, Margarita, « Naturaleza de la imagen musical: presencia y alusión », Anales de la Universidad de Chile, vol.5, n°11 (1986), Santiago de Chile, p. 193-204.
UMPIERRE, Gustavo, Divinas palabras: Alusión y alegoría, Barcelona, Castalia, 1971.
VAISSE, Pierre, « Du rôle de la réception dans l’histoire de l’art », Histoire de l'art, n°35-36 (octobre 1996), p. 3-8.
VAN DEN HEUVEL, Pierre, Parole, mot, silence : pour une poétique de l’énonciation, Paris, José Corti, 1985.
VERNON, Peter (ed.), Allusion et accès, Tours, Presses Universitaires François Rabelais, 2005.
 
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Revista Atlante – Université de Lille
Convocatoria para el número 22 (Primavera de 2025)
«Hasta los confines del silencio: lenguajes y metamorfosis del silencio en el mundo hispánico de la Edad Media hasta nuestros días»
 
Este número propone estudiar los lenguajes y metamorfosis del silencio en el mundo hispánico desde la Edad Media hasta nuestros días. Se parte de la constatación que el verbo «silenciar» en español no tiene traducción literal en francés porque cobra dos sentidos rotundamente opuestos, arrojando así luz en una contradicción inherente al estudio del silencio: se trata de la acción de un sujeto que decide callar algo, pero es también la sumisión de un sujeto por otro, es decir, la coerción sobre alguien obligado a permanecer callado. Con este número, deseamos ir más allá de la identificación de las formas, expresiones, relaciones al poder y rupturas del silencio. El objetivo de esta convocatoria es explorar la índole cambiante del silencio, la constante metamorfosis que hace de él un objeto en transformación. Se tratará de estudiar hasta qué punto el silencio puede encontrarse en los confines –en el sentido de las zonas extremas atrapadas entre varios juegos de influencias–, por ejemplo, entre las diferentes disciplinas o entre las artes y los géneros. Será interesante además examinar cómo el silencio se desplaza más allá de las fronteras de la palabra y de la mera acción de hablar. Interrogar los lenguajes y las metamorfosis del silencio (subrayamos el plural), es a la vez identificar nuevas formas que permitan comprender el acto de no hablar mediante características que forman parte de su estructura expresiva y que son tan significativas como la propia palabra. Significa también identificar los espacios y las huellas del silencio: ¿dónde se sitúa? ¿El silencio se puede hallar únicamente en los vacíos de la ausencia, o puede encontrarse en el centro mismo de la diégesis, en descripciones o momentos de logorrea verbal? El silencio es esencialmente fluctuante, capaz de cambiar, de metamorfosearse para expresar, volver a expresar, aludir, romper fronteras y hacerse creativo.
En ese sentido, cabe constatar que el silencio puede adoptar formas más sutiles que la ausencia de ruido o de palabra: es identificable en la expresión oral o escrita, mediante la ironía, la sugerencia o la alusión. Pierre Fontanier, en Les Figures du discours [FONTANIER, Pierre, Les Figures du discours, Paris, Flammarion, 1977, p. 125. La traducción es nuestra], precisa que la alusión permite «hacer sentir la relación de una cosa que decimos con otra que no decimos, y esta misma relación despierta la idea». Una alusión resulta ser una manera de decir sin decir, de recurrir al silencio para expresar más de lo que puede el habla. Los sobreentendidos suelen decir mucho acerca de quien se expresa: de hecho, ¿no se suele decir que el silencio vale más que mil palabras? Por cierto, el filólogo puede dar fe de que el yo se expresa a menudo más por alusión o sugerencia que a través de una expresión manifiesta. Es el caso, por ejemplo, de la forma indefinida del pronombre uno/una en la lengua española, que disimula una primera persona semántica («yo») tras una tercera persona gramatical.
Así, el silencio en la alusión da muestras de una fuerza subversiva que permite cuestionar un poco más la necesidad –o la eficacia– de romperla. La alusión facilita una ruptura suave, sin exceso de palabra, pero no por eso exenta de potencia semántica. Al considerar que las palabras tajantes o vociferadas se oponen al silencio, la alusión pasa a ser una suerte de término medio entre silencio y palabra excesiva. Permitiría eludir el aspecto que se podría calificar de «totalitario» del exceso de palabra o de la imposición del silencio. El aspecto evasivo de la alusión aparece también como un medio de escapar a la censura. Se trata de decir sin decir, de decir de manera indirecta, sea para alabar o para criticar.
Diciendo menos, se sugiere más, lo que implica también que el lector tiene que asumir un papel activo y entender las insinuaciones. Esto nos invita a interrogar la teoría de la recepción de las artes, y la idea de una resemantización del silencio, que entonces ya no sería solamente una reacción a un fenómeno de opresión, o a una coerción impuesta desde el exterior, sino que dejaría que cada receptor tuviera la libertad de colmar los huecos y de construir su propia interpretación de la obra. Se trata entonces de interrogar la intermedialidad y la intertextualidad [Julia Kristeva es la primera en definir la intertextualidad diciendo, en Semeiotike, Recherches pour une sémanalyse, que: «Todo texto se construye como un mosaico de citas, todo texto es absorción y transformación de otro texto», in KRISTEVA, Julia, « Le mot, le dialogue et le roman », Semeiotike, Recherches pour une sémanalyse, Éditions du Seuil, 1969, Paris, p. 85. La traducción es nuestra] en y entre las artes, que se aluden constantemente las unas a las otras sin necesariamente citarse de manera explícita [Acerca de la intertextualidad, véase también: GENETTE, Gérard, Palimpsestes, Paris, Seuil, 1982], inspirándose y rindiéndose tributo mutuamente, en un semi-silencio que excluye a veces al receptor incapaz de discernir la referencia. En ese sentido, la alusión juega también con la analogía, que remite a algo ya conocido por el receptor, so pena de no ser entendida en caso contrario. Depende entonces totalmente de quien construye una relación estética con la obra de arte, en la medida en que cualquier construcción de sentido y cualquier diálogo son posibles únicamente si se entiende la analogía. De no ser así, la obra estaría condenada al silencio.
Además, la expresión de la identidad del sujeto puede hacerse de manera silenciosa, aunque pueda también causar mucho ruido, a través de la constante evolución de las reflexiones acerca del género y de la identidad de los individuos desde las dos últimas décadas. La elección de ciertos códigos permite expresar su identidad, o, al contrario, reprimirla, callarla o hacerla borrosa. Estos asuntos están íntimamente vinculados con la temática del silencio, ya que existen numerosos tabúes que silencian las cuestiones en torno al género, de la ausencia de género o de la hibridez de género. Sin embargo, cuando el silencio tiende a la afasia y se hace demasiado insoportable, se sueltan las lenguas, estalla el ruido, como puede ocurrir en el mundo hispánico, con varios colectivos que luchan por el reconocimiento de los derechos de las personas trans y de las minorías sexuales, así como por la igualdad de géneros. Pensemos en el colectivo chileno de defensa de los derechos lesbianos «Rompiendo el Silencio», en la rapera argentina Romina Bernardo (Chocolate Remix) o en la novelista Camila Sosa Villada, cuyo compromiso artístico defiende la causa de las violencias de género.
Finalmente, el silencio no sólo ofrece una nueva forma de expresión, sino que permite también una vuelta hacia la propia interioridad, una posibilidad de recogimiento. Al interesarse por las formas alusivas de la expresión, y al vincular esas formas comunicativas con la expresión del yo, hace falta considerar el nexo entre silencio y soledad, que permite al individuo emprender un proceso de introspección, como ha permitido constatarlo la actualidad de estos últimos años [Véase: https://www.franceculture.fr/litterature/au-royaume-du-covid-lecriture-est-reine], plasmada por ejemplo en Parte de mí (2021) de Marta Sanz. De hecho, la crisis sanitaria y los diferentes confinamientos impuestos condenaron a la soledad a muchos individuos. Sorprendentemente, fue en esas circunstancias cuando las editoriales vieron multiplicarse los envíos de manuscritos, cuando el contexto de enfrentamiento al silencio de la soledad favoreció el paso a la escritura.
Las diferentes contribuciones al número, que pueden enmarcarse en diversas disciplinas y abrazar varios objetos de estudios, podrán tratar de las temáticas siguientes, sin restringirse a ellas:
  • la exploración de las potencialidades de la alusión;
  • las obras silenciadas (sea por la censura, la recepción del público o porque pasaron desapercibidas por alguna razón);
  • el lugar del silencio en el acto de escritura o de lectura;
  • el silencio de la historia (y de la Historia);- el silencio como insuficiencia o el silencio como deseo;
  • los medios de expresión del silencio alternativos a la palabra (la fotografía, la obra plástica, etc.), y el silencio como gesto (las manifestaciones silenciosas, por ejemplo).
 
Informaciones prácticas:
Las propuestas de contribución (título y resumen de unas 300 palabras), con una breve noticia bio-bibliográfica, se enviarán para el 15 de octubre de 2023 a:
Calendario previsional:
Noviembre de 2023/ Comunicación de la decisión de aceptación a lxs autorxs
30 de abril de 2024/ Plazo de la recepción de la primera versión de los artículos
Principios de septiembre de 2024/ Recepción de las relecturas de lxs evaluadorxs
Noviembre de 2024/ Recepción de los textos definitivos
Enero de 2025/ Revisión de los artículos
Mayo de 2025/ Publicación del número
Los artículos podrán redactarse en francés, español, italiano o portugués. Vendrán acompañados de diez palabras clave como máximo. Tendrán que ceñirse a las normas de presentación de Atlante (https://atlante.univ-lille.fr/procedure.html).
Coordinación:
David Crémaux-Bouche (Université Grenoble-Alpes, ILCEA4)
Lou Freda (Université Paris-Nanterre, CRIIA)
Marie Gourgues (Université de Caen Normandie, LASLAR)
Anna Rojas (Université Savoie Mont Blanc, LLSETI)
 
Bibliografía indicativa:
ALLARD, Laurence, « Dire la réception – Culture de masse, expérience esthétique et communication », Réseaux, vol.12, n°68 (1994), París, p. 65-84.
BENITO MENDOZA, Elizabet, Escuchando el silencio. La introspección por medio del autorretrato, València, Universitat Politècnica de València, 2020.
BERISTÁIN, Helena (coord.), Alusión, referencialidad, intertextualidad, México, Universidad Nacional Autónoma de México, 2006.
BINDEMAN, Steven L., Silence in philosophy, literature, and art, Boston, Brill-Rodopi, 2017.
BLESA, Túa, Logofagias: los trazos del silencio, Zaragoza, Universidad de Zaragoza, 1998.
CACERES, María Leticia, Silencio sonoro (poemario): 1954-1972, Arequipa, El sol, 1972.
CORBIN, Alain, Histoire du silence, De la renaissance à nos jours, París, Albin Michel, 2017.
DOMÍNGUEZ CÁCERES, Roberto, « El silencio cómplice: no hablar de género », in CAMARGO CASTILLO, Javier, GARCÍA-GONZÁLEZ, Dora Elvira (ed.), Matrices De Paz, México, Bonilla y Artigas, 2018.
FONTANIER, Pierre, Les Figures du discours, París, Flammarion, 1977.
GENETTE, Gérard, Palimpsestes, París, Seuil, 1982.
JAUSS, Hans Robert, Pour une esthétique de la réception, París, Gallimard, 1978.
KRISTEVA, Julia, Semeiotike. Recherches pour une sémanalyse, París, Editions du Seuil, 1969.
LAJARRIGE, Jacques, MONCELET, Christian (eds.), L’allusion en poésie, Clermont-Ferrand, Presses Universitaires Blaise Pascal, 2002.
LEENHARDT, Jacques, « Théorie de la communication et théorie de la réception », Réseaux, vol.12, n°68 (1994), París, p. 41-48.
MÉNDEZ GUERRERO, Beatriz, « Silencio, género e identidad: actitudes de los jóvenes españoles ante los actos silenciosos en la conversación », Revista de Filología, n°35, mars 2017, Santa Cruz de Tenerife, Universidad de La Laguna, p. 207-229.
MÜLLER, Jürgen Ernst, « Vers l'intermédialité : histoires, positions et option d'un axe de pertinence », Médiamorphoses, vol.16 (2006), París, p. 99-110.
MURAT, Michel (dir.), L’Allusion dans la littérature, París, Presses de la Sorbonne, 2000.
NOYARET, Natalie, ORSINI-SAILLET, Catherine (coord.), L’expression du silence dans le récit de fiction espagnol contemporain, Binges, Orbis Tertius, 2018.
PAGÈS, Stéphane, « Une des modalités de la citation : l’allusion. L’écriture allusive, élusive et ludique de Julián Ríos dans Larva », Cahiers d’études romanes, n°2 (1999), Aix-en-Provence, p. 145-157.
ROSS, Stéphanie, « Art and Allusion », The Journal of Aesthetics and Art Criticism, vol.40, n°1 (automne 1981), Hoboken, p. 59-70.
SCHULTZ, Margarita, « Naturaleza de la imagen musical: presencia y alusión », Anales de la Universidad de Chile, vol.5, n°11 (1986), Santiago de Chile, p. 193-204.
UMPIERRE, Gustavo, Divinas palabras: Alusión y alegoría, Barcelona, Castalia, 1971.
VAISSE, Pierre, « Du rôle de la réception dans l’histoire de l’art », Histoire de l'art, n°35-36 (octobre 1996), p. 3-8.
VAN DEN HEUVEL, Pierre, Parole, mot, silence : pour une poétique de l’énonciation, París, José Corti, 1985.
VERNON, Peter (ed.), Allusion et accès, Tours, Presses Universitaires François Rabelais, 2005.
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