Les luttes sociales en Amérique latine et dans les Caraïbes commencent à se constituer à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle dans le cadre du libéralisme économique. Des mouvements ouvriers et paysans transnationaux ayant pris des formes variées selon le contexte national, émergent dans les années 1920 et se consolident dans les années 1930 avec la crise du capitalisme. D’autres mouvements qui luttaient pour l’égalité et la justice sociale, sont apparus de manière concomitante. Les dictatures militaires qui ont marqué l’histoire latino-américaine tout au long du 20e siècle, notamment avec l’avènement d’un modèle économique néolibéral, ont conduit à la prolifération de nouvelles luttes sociales dans les années 1960 et 1970. Apparaissent alors d’autres acteurs, donnant lieu à des insurrections politiquement organisées dans le but de lutter contre ces dictatures.
Au 21e siècle, dynamiques socio-économiques et mouvements sociaux émergent dans un contexte global de polarisation politique, en réponse à un modèle capitaliste à outrance qui continue à créer davantage de précarité et de pauvreté. Cela est mis en évidence en raison de phénomènes sanitaires et écologiques tels que le Covid-19 et le dérèglement climatique.
Ce colloque se propose d’aborder les héritages des luttes sociales historiques, les luttes actuelles, la praxis des résistances politiques et la capacité d’organisation et d’action des nouveaux mouvements sociaux d’Amérique latine et des Caraïbes, à la lumière des mémoires collectives politiques qui se sont construites dans la région au cours du 20e siècle. De cette manière, nous explorerons les mémoires des mouvements révolutionnaires, entre autres, d’ouvriers, de paysans, de femmes, de jeunes, d’étudiants, d’instituteurs, de retraités, de personnes racialisées et de peuples autochtones.
Nous nous demanderons aussi dans quelle mesure les vagues de protestation des collectifs vus comme étant « minoritaires », tels que les peuples autochtones ou les communautés LGBTQ+, parmi d’autres, sont porteuses de projets collectifs et d’alternatives nouvelles face à l’hégémonie capitaliste persistante, tout en considérant les implications au niveau de la répression et de la criminalisation de la part des moyens de communication dominants, des pouvoirs économiques transnationaux et de chaque État.
Axes de travail :
- Luttes sociales, mémoires collectives et épistémologie
- Construction du passé et héritages des luttes ouvrières, paysannes, étudiantes et indigènes
- Mémoire des luttes féministes, lutte des classes et intersectionnelles
- Mémoires critiques et nouveaux mouvements sociaux
- Mass media, industries culturelles, pouvoir et mémoire
- Mouvements esthético-politiques et mémoires des luttes
- Constructions et représentations visuelles et/ou littéraires des luttes sociales
- Mémoires sonores et silencieuses
- Mémoires collectives des luttes contre le terrorisme d’Etat
- Usages politiques des luttes sociales et construction sociale du terrorisme
- Mémoires carcérales de prisonniers et prisonnières politiques
- Mémoires des disparitions et usages politiques de la mort
- Mémoires des luttes sociales dans l’exil
- Mémoires générationnelles des luttes
- Luttes sociales et lieux de mémoire
- Mémoire, traumatisme et santé mentale
Comité organisateur :
- Anouk Guiné, Université Le Havre Normandie, France
- Ivan Olaya Peláez, Université Le Havre Normandie
- Hélène Rabaey, Université Le Havre Normandie
Comité scientifique :
- Susana Bleil, Université Le Havre Normandie
- Livia Escobar, Université Le Havre Normandie
Modalités d’intervention. Hors zone européenne : Zoom; Europe : présentiel.
Envoyer résumé de 150 mots (tout en indiquant l’axe de travail) + mini CV avant le 1e décembre 2022 à Anouk Guiné et Iván Olaya Peláez :
Date: 26 et 27 janvier 2023
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