Appels à communication

Les répercussions des régimes autoritaires, qui ont marqué au XX^e siècle un nombre important de pays du monde luso-hispanophone, continuent de susciter de vifs débats au plan social et politique, notamment pour la reconnaissance et la mémoire des victimes, mais aussi un intérêt renouvelé dans le domaine de la production artistique (littérature, théâtre, cinéma, bande dessinée, entre autres), où le retour incessant sur ce passé donne lieu à de nouvelles formes d’expression. Ces dernières répondent aux problématiques du temps historique présent qui suscitent diverses interrogations : comment transmettre ce passé, indissociable des idéologies totalitaires, aux nouvelles générations ? De quelles manières vivifier sa mémoire et la signification politique de celle-ci ? Comment la production de nouvelles connaissances sur ces régimes grâce, entre autres, aux archives et aux travaux des historiens, renouvelle-t-elle les regards portés sur eux, et dans quelle mesure consolide-t-elle une conscience critique collective ? Quelles perspectives les partis politiques et, dans un autre cadre, la presse et les revues culturelles, adoptent-ils pour donner à voir ce passé conflictuel et parfois difficile à assumer ? Dans le domaine de la création littéraire, on pourra se demander comment les représentations liées à ce passé sont mises en question afin d’en adapter la transmission aux relations complexes qu’entretient toute société avec son identité, sa mémoire et ses héritages. Les traces, les séquelles, mais aussi les formes d’oubli qu’engendrent au fil du temps les héritages de ces régimes invitent également à tenter d’en cerner les contours et les enjeux d’ordre social et idéologique par des approches interdisciplinaires. 

Pour aborder ces différents aspects, notre réflexion, qui sera centrée sur le XXI^e siècle afin de travailler sur des corpus assez peu étudiés, s’organisera en plusieurs axes :

• Production artistique (littérature, cinéma, théâtre, BD, etc.) :

Son analyse aura pour objectif de mieux comprendre les nouvelles formes d’expression en rapport avec la particularité des visions projetées sur ces régimes autoritaires. L’étude de la réception de cette production artistique, révélatrice des débats qui divisent encore les sociétés, pourrait également être féconde. Enfin, les souvenirs transgénérationnels et les regards extérieurs (souvent étrangers) portés sur ces régimes s’avèrent riches d’enseignements pour éclairer la singularité des modes d’appréhension de ce passé.

• Discours politiques, historiographiques et sociaux (à travers la presse, les médias et les revues culturelles) :

L’étude de l’évolution idéologique des formations et des organisations politiques, de leurs discours sur les événements passés, constitue un axe central pour élucider le rôle et la signification de ces régimes dans les débats contemporains. Par ailleurs, la réflexion critique sur les lieux de mémoire et les initiatives associatives en lien avec les héritages de ces régimes favorisera les regards croisés et les approches interdisciplinaires.

Ce projet de recherche s’inscrit dans les actions menées par l’Équipe d’Accueil LIS (EA 7503, Littératures, Imaginaire, Sociétés) de l’Université de Lorraine (site de Nancy).

Une journée d’étude sera organisée vendredi 1^er avril 2016 à Nancy.

Les propositions de communication comporteront un titre provisoire, un résumé d’environ 10 lignes et une brève notice bio-bibliographique.

Elles devront parvenir, d’ici le 15 février 2016, aux deux adresses suivantes :

Comité scientifique (en vue d’une publication) :

Maria Elisa Alonso (Université de Lorraine)

Manuel Aznar Soler (Universidad de Barcelona)

Ana Conde (Université de Nantes)

Christelle Di Cesare (Université de Lorraine)

Hélène Finet (Université de Pau et des Pays de l’Adour)

Michèle Guiraud (Université de Lorraine)

Marco Kunz (Université de Lausanne)

Emmanuel Le Vagueresse (Université de Reims Champagne-Ardenne)

Santiago López-Ríos (Universidad Complutense de Madrid)

Juan Lucca (Universidad Nacional de Rosario-Argentina)

Pilar Martinez-Vasseur (Université de Nantes)

Anne Mathieu (Université de Lorraine)

Catherine Orsini-Saillet (Université de Bourgogne)

Francisca Quiroga (Universidad de Santiago de Chile)

Manuel Reyes Mate (CSIC - Madrid)

Sofia Schuster (Universidad de Santiago de Chile)

Godofredo Vidal de la Rosa (Universidad Autónoma de México)