Encuentros / Desencuentros |
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Fidèle à sa vocation, l'association d'hispanistes ALMOREAL va continuer en 2016 d'interroger les Relations entre l'Espagne et l'Amérique Latine en mettant cette fois-ci au cœur de sa réflexion la rencontre, effective, rêvée, décevante, violente ; inopinée ou préméditée, agréable ou fâcheuse, convenue ou insolite, autant d'encuentros y desencuentros explorés simultanément dans leur richesse notionnelle, leur complexité modale, et à travers les champs d'investigation les plus variés. L'encontre comme l'encuentro tiennent étymologiquement du combat. Le terme de desencuentro, pour lequel le français ne peut proposer que des équivalents paraphrastiques, renoue en partie avec l'idée d'opposition et de désaccord. Il y aurait dans l'encuentro une dimension essentiellement physique, au sens où il donnerait lieu à des phénomènes tangibles et observables. De la même façon, le desencuentro, qu'il soit rendez-vous manqué, rencontre décevante, mésentente voire affrontement, dit la possibilité d'une rencontre, possibilité chargée de l'incertitude pour que deux chemins, deux regards, deux volontés ne se croisent pas, ou ne se trouvent plus. L'un et l'autre sont des préludes à d'autres expériences et d'autres états, quelle que soit leur chronologie. Phénomènes physiques, donc, au sens large, encuentro et desencuentro développent leur temporalité et s'inscrivent dans un espace. Le temps de la rencontre –de l'encuentro– se décline au singulier et au pluriel, de la fulgurance du coup de foudre à la répétition de moments partagés furtifs ou prolongés, et peut s'institutionnaliser dans la célébration d'anniversaires. Comme moment narratif, littéraire ou cinématographique, la scène de rencontre a ses conventions et ses modalités récurrentes (Jean Rousset en a dégagé les différents types pour le roman[1]) ; quand le desencuentro se joue-t-il de ces conventions ?, a-t-il les siennes propres? Quant à l'espace, il est le lieu où s'exprime le principe dynamique de convergence/divergence : encuentro et desencuentro impliquent tous deux un mouvement et des sujets, des trajectoires. Des sujets, soit dit en passant, dont on attend aussi bien qu'ils soient individuels ou collectifs, des personnes ou des objets inanimés (mais non inertes) : des fleuves, des bouches, des âmes mais aussi une machine à coudre et un parapluie sur une table de dissection. Comme l'a démontré Michel Foucault, la table est dans ce cas précis l'espace où se fait l'expérience du sens, où s'instaure activement "un ordre parmi les choses"[2]. Le street art, ou l'architecture urbaine ne cessent d'interroger l'espace en termes de fluidité et de pause, où l'on voit que les bancs publics, les graffitis, s'offrent chacun à sa façon comme des lieux de rencontre à s'approprier. Si l'encuentro prend la forme géométrique de deux lignes amenées à se croiser en un point d'intersection, le desencuentro peut être une non-rencontre ou bien une rencontre en un temps et en un lieu erronés. Un drôle d'endroit. A l'encuentro si prédictible, le desencuentro opposerait tous les pas de côté, les effleurements imperceptibles, les jonctions manquées. Sans compter que "la mésentente suppose un terrain de rencontre où se heurter"[3]. D'autres notions en lien avec le sujet surgissent, du côté de la volonté et des effets : encuentro et –bien que dans une moindre mesure– desencuentro ne sont pas toujours fortuits, mais peuvent être projetés, concertés, programmés même. Ce qui, dans le cadre d'échanges, de migrations, de retours d'exil amène parfois des désillusions, lorsque le reencuentro ne s'opère pas. Jusqu'où aller à la rencontre du passé : les fosses communes sont autant de lieux de rencontres impossibles, les corps perdus autant de retrouvailles frustrées. Souvent le hasard vient donner le ton ou brouiller le jeu pour rendre une rencontre anodine ou faire d'un rendez-vous manqué un événement décisif voire historique. A moins que ça ne soit l'inverse. Quant aux effets, du contact plus ou moins violent de l'encuentro et du desencuentro naît toujours quelque chose : des commotions, des vocations, des confrontations intellectuelles, esthétiques, linguistiques. La création s'élève sur le principe de la rencontre. Rencontre d'idées et de voix à l'intérieur des textes mais aussi avec un public, un spectateur qui viendra ou non à la rencontre de l'œuvre. Car il existe des œuvres malencontreuses, celles qui sont inaudibles et malvenues, comme il y a des gestes qui font entrer de travers en relation avec le monde. Ce sont toutes ces rencontres que nous vous proposons d'explorer. Le colloque est ouvert à tous les hispanistes spécialistes de littérature, arts, histoire, cinéma, linguistique, civilisation. Les propositions (titre et 10 lignes de présentation) devront être envoyées avant le 31 octobre 2015 à l'adresse suivante : Le colloque aura lieu à l'Université d'Angers. Fiel a su vocación, la asociación de hispanistas ALMOREAL va a seguir explorando en 2016 las relaciones entre España y América Latina centrando esta vez su reflexión en el encuentro, efectivo, soñado, decepcionante, violento, imprevisto o premeditado, agradable o enojoso, artificial o insólito; encuentros y desencuentros diversos explorados simultáneamente en su riqueza nocional y sus modalidades complejas, a partir de los campos de investigación más variados. La encontre como el encuentro provienen etimológicamente del sentido de combate. El término desencuentro, para el cual la lengua francesa no puede proponer más que equivalentes parafrásticos, retoma en parte la idea de oposición y de desacuerdo. Habría en el encuentro una dimensión esencialmente física, en el sentido en que da lugar a fenómenos tangibles y observables. Del mismo modo, el desencuentro, ya sea cita fallida, encuentro decepcionante, desacuerdo o incluso enfrentamiento, evoca la probabilidad de un encuentro, posibilidad cargada de la incertidumbre de que dos caminos, dos miradas, dos voluntades no se crucen o no se encuentren más. Uno y otro son preludios a otras experiencias y estados, sea cual fuere su cronología. Fenómenos físicos, entonces, en un sentido amplio, encuentro y desencuentro desarrollan su temporalidad y se inscriben en un espacio. El tiempo del encuentro se declina en singular y en plural, del flechazo instantáneo a la repetición de momentos compartidos furtivos o prolongados, y puede institucionalizarse en la celebración de aniversarios. Como momento narrativo, literario o cinematográfico, la escena del encuentro tiene sus convenciones y sus modalidades recurrentes (Jean de Rousset ha señalado diferentes tipos en la novela (1)), ¿en qué momento el desencuentro escapa a estas convenciones? ¿Tiene acaso las suyas propias? En cuanto al espacio, es el lugar en el que se expresa el principio dinámico de convergencia/divergencia: encuentro y desencuentro implican ambos a la vez un movimiento y sujetos, trayectorias. Sujetos, dicho sea de paso, de quienes se espera tanto que sean individuales como colectivos, personas u objetos inanimados (pero no inertes): ríos, bocas, almas pero también una máquina de coser y un paraguas en una mesa de disección. Como lo ha demostrado Michel Foucault, la mesa es en ese caso preciso el espacio en el que tiene lugar la experiencia del sentido, donde se instaura activamente “un orden entre las cosas” (2). El street art, o la arquitectura urbana no dejan de interrogar el espacio en términos de fluidez y de pausa, donde se ve que los bancos públicos, los graffitis, se ofrecen cada uno a su manera como lugares de encuentro que invitan a una apropiación. Si el encuentro cobra la forma geométrica de dos líneas que llegan a cruzarse en un punto de intersección, el desencuentro podría ser un no-encuentro o bien un encuentro en un tiempo y en un sitio inadecuados. Un extraño lugar. Al encuentro tan previsible, el desencuentro opondría todos los desvíos, los roces imperceptibles, las confluencias fallidas. Sin contar con que “la desavenencia supone un terreno de encuentro en el que se produce un choque” (3). Surgen otras nociones en relación con el tema, por el lado de la voluntad y de los efectos: el encuentro y –aunque en menor medida- el desencuentro no son siempre fortuitos, sino que pueden ser proyectados, concertados, incluso programados. Lo que, en el marco de intercambios, migraciones, regresos del exilio lleva a veces a las desilusiones, cuando el reencuentro “no funciona”. ¿Hasta dónde se puede llegar en el reencuentro con el pasado?: las fosas comunes son a menudo lugares de reencuentros imposibles, los cuerpos perdidos llevan muchas veces a reencuentros frustrados. Con frecuencia el azar viene a dar la tonalidad o desdibuja el juego para volverlo un reencuentro anodino o para hacer de una cita fallida el acontecimiento decisivo e incluso histórico. O viceversa. En cuanto a los efectos, del choque más o menos violento del encuentro y del desencuentro pueden nacer conmociones, vocaciones, confrontaciones intelectuales, estéticas, lingüísticas. La creación se construye a partir del principio del encuentro. Encuentro de ideas y de voces en el interior de los textos pero también encuentro con el público, con un espectador que vendrá o no a darse cita con la obra. Ya que existen obras desafortunadas, las que son inaudibles o inoportunas, como también hay ademanes que llevan a entrar de manera inadecuada en relación con el mundo. El coloquio, abierto a todos los hispanistas especializados en literatura, artes, historia, cine, lingüística y civilización, se propone estudiar y explorar todos estos encuentros. Las proposiciones (título y diez líneas de presentación) deben ser enviadas antes del 31 de octubre de 2015 a la dirección electrónica siguiente: El coloquio tendrá lugar en la universidad de Angers. [1] Leurs yeux se rencontrèrent. La scène de première vue dans le roman, Paris, éditions José Corti, 1981. [2] Les mots et les choses, Paris, Gallimard, 1966. [3] F. Mauriac, Thérèse Desqueyroux. |
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Lieu Université d'Angers. Maison de la Recherche Germaine Tillion | ||||||
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