"Le symbole est-il diabolique? Duplicité(s) du signe en question", Signifiances/Signifying, n°2, 2019, numéro coordonné par Élodie Blestel, Chrystelle Fortineau-Brémond & Marine Poirier.
Le signe linguistique, traditionnellement conçu comme un symbole (du grec sym + bole ‘mettre ensemble deux faces’), ne serait-il pas diabolique (du grec dia ‘séparer’) ? Telle est la question que pose ce numéro 2 de Signifiances, qui se penche sur la duplicité ou, plus exactement, les duplicités du signe. Les travaux présentés émanent de chercheurs d’horizons théoriques divers ; mais les études réunies ici témoignent d’une même préoccupation : la volonté de questionner, de remettre en cause, ce qui est habituellement considéré comme relevant du donné. Tous les termes de la définition du signe comme union arbitraire d’un signifiant et d’un signifié, symbolisant une portion du réel, sont ici interrogés, chaque article s’intéressant plus particulièrement à tel ou tel aspect de cette conception. Les éléments de la définition ne sont pas envisagés comme des objets ayant une existence positive mais plutôt comme des processus dynamiques (expérience du locuteur) ou comme le résultat de points de vue constitutifs des entités linguistiques (parti pris du linguiste), et la plupart des contributions ont pour point de départ le signifiant en tant que processus dynamique.