Patrimoine(s) en Équateur : politiques culturelles et politiques de conservation

La revue HISTOIRE(S) de l'€™Amérique latine consacre son dernier numéro à « Patrimoine(s) en Équateur : politiques culturelles et politiques de conservation », numéro coordonné par Alexis MEDINA, David MACIAS BARRES et Emmanuelle SINARDET du Centre d'études équatoriennes (CRIIA - EA 369) de l'Université Paris Ouest Nanterre La Défense.

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Ce dossier est le fruit d'€™une réflexion collective qui s'€™est efforcée de privilégier une approche pluridisciplinaire, pour prendre la mesure de l'€™impact des réformes culturelles à  caractère patrimonial menées en ɉquateur depuis le 19e siècle et, notamment, la rupture que signifie en la matière la récente Constitution de 2008. La relation au(x) patrimoine(s) ne va pas de soi en Équateur, le patrimoine y étant sujet à  constantes redéfinitions. La notion de patrimoine, en effet, renvoie à  ce qui est perçu par un groupe comme son héritage historique, un héritage à  préserver et à  transmettre aux générations futures, mais ce dernier prend des sens et des valeurs fort différentes selon les groupes et les intérets qui les formulent. Très tot, l'€™Équateur associe le patrimoine national au patrimoine culturel, qui recouvre les biens culturels matériels, comme le patrimoine architectural, le classement au Patrimoine mondial de l'€™Humanité de la ville coloniale de Quito est à ce titre emblématique€“, et les biens culturels immatériels, comme le patrimoine linguistique. Plus récemment, la notion de patrimoine renvoie également au patrimoine naturel, lequel, comme le patrimoine culturel, est défini comme un bien commun à  léguer aux générations futures. Aujourd'€™hui, les récentes réformes promues par le gouvernement de Rafael Correa, élu en 2006, notamment à  l'€™issue de la nouvelle Constitution de 2008, tendent à  faire évoluer de nouveau la conception du patrimoine, tant dans la définition de celui-ci que dans les modalités de sa conservation et de sa transmission. Ce sont ces évolutions que le dossier tente d'€™appréhender, en croisant les points de vue d'€™historiens, géographes, linguistes, sociologues, anthropologues et conservateurs de musée.