LE RÈGNE DE CHARLES II. GRANDEURS ET MISÈRES

 
LE RÈGNE DE CHARLES II. GRANDEURS ET MISÈRESMichèle Guillemont-Estela, Béatrice Perez, Pauline Renoux-Caron, Cécile Vincent-Cassy y Sarah Voinier (dir.), Paris, Éditions hispaniques, collection « Histoire et civilisation », 2021, 352 p.
 Le livre peut être commandé sur le site des Éditions hispaniques: https://editions-hispaniques.com/ 
Le règne de Charles II d'Espagne (1665-1700), "soleil noir" de l'historiographie moderne, est depuis plus de vingt ans l'objet de nombreuses recherches qui bouleversent les clichés séculaires et mettent définitivement à distance la partialité constante, depuis les dernières décennies, de la « monarquía universal » jusqu'à la fin du XXe siècle. Louis XIV -à la longévité exceptionnelle et à la descendance prolifique- en imposa longtemps face à ce monarque à la mort annoncée dès la naissance (survenue dans le deuil de son aîné), et décédé sans progéniture. Par un bellicisme militaire et diplomatique à l'extraordinaire ténacité, il rafla finalement tout entier l'héritage hispanique lorsque le dernier Habsbourg testa en faveur de la personne du petit-fils du Bourbon, le duc d'Anjou. Pourtant, l'Espagne affaiblie par des épidémies et définitivement amputée du Portugal, ne sut pas seulement affronter les expériences -inédites pour elle à l'âge moderne- que furent la minorité de son souverain et la régence de Marie-Anne d'Autriche ou les ambitions du frère bâtard don Juan José. Elle préserva presque intacte sa construction politique complexe, européenne et transocéanique, face aux ambitions hégémoniques et coloniales de la France. L'histoire ainsi, par trop caricaturale, d'un affaissement politique global de la monarchie catholique sous Charles II n'a plus cours aujourd'hui, et les mythes - qui continuaient de fixer l'image d'un roi débile, possédé et dégénéré dont la politique n'aurait été qu'un pâle reflet du crétinisme- se sont définitivement effondrés.
C'est ce que le livre entend mettre en lumière à travers l'analyse de quelques points importants déclinés en quatre chapitres: « L'exercice du pouvoir: des formes nouvelles », « Gouverner et négocier dans la Monarchie hispanique », « La Cour: jeux et défis d'un espace de pouvoir », « Arts et célébrations du pouvoir ».