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SUMMARY:La subjectivité dans la retraduction à plusieurs / Subjectivity in Collaborative Retranslation
LOCATION:Mulhouse (UHA) et Toulouse (UT2J)
DESCRIPTION;ENCODING=QUOTED-PRINTABLE:
(scroll down for English)
Journées d’études Mulhouse (25/11/2022) et To
ulouse (mars 2023)
&
nbsp;
Carole Fillièr
e (Université de Toulouse Jean Jaurès, LLA-CREATIS)
Enrico Monti (Université de Haute-Alsace, M
ulhouse, ILLE)
La retr
aduction est un domaine encore insuffisamment exploré malgré l’intérêt que
la traductologie lui porte depuis les années 2000 [1]. Si l’accord est
assez unanime sur le XXIe siècle comme « âge de la retraduction
» [2], les réticences sont nombreuses à l’heure d’aborder la retraduction,
terme auquel le monde éditorial préfère ceux de « nouvelle traduction », m
ême si paradoxalement de plus en plus de traducteurs s’affichent comme retr
aducteurs décomplexés [3]. Au sein de ce champ traductologique, alors que l
a traduction collective et/ou collaborative n’est étudiée que depuis peu [4
], la retraduction à plusieurs reste un champ relativement inexploré, surto
ut pour les questions cognitives et textuelles de l’activité créatrice plur
ielle et son rapport aux nouvelles technologies de la traduction. Or, la ré
habilitation de l’agent dans la traductologie est une ligne de fond continu
e [5]. Elle fait suite au cultural turn des années 1990 et no
urrit les approches des retraductions comme phénomènes culturels à l’inters
ection d’un champ collectif et d’un espace subjectif [6].
Nous no
us proposons d’envisager une théorisation de la retraduction à plusieurs ca
pable d’apporter un regard nouveau sur la créativité collective et individu
elle, et d’articuler l’historicité, la littérarité et la métadiscursivité c
ritique inhérentes au phénomène de la retraduction, afin d’éclairer en reto
ur la traductologie, l’histoire culturelle et la littérature [7].
Pour cela, nous organiserons conjointement deux journées d’études à l’auto
mne 2022 et au printemps 2023, prenant pour objet la part de subj
ectivité dans la retraduction à plusieurs. Elles prolongeront d’une part le
s travaux ayant donné lieu à la publication des volumes Autour de la re
traduction et Traduire à plusieurs / Collaborative Translations (E. Monti et P. Schnyder (dir.), Orizons, Paris, 2011 et 2018) et, d’aut
re part, les recherches initiées au cours du séminaire doctoral « La retrad
uction : Lieu et moment d’interprétation » en 2019-2021 (Écol
e doctorale ALLPH@, Université de Toulouse Jean Jaurès) [8].
Ces
deux journées ont pour vocation d’associer des traductologues, des philolog
ues, des historiens de la traduction et du livre, ainsi que des traducteurs
professionnels au travers de leurs projets, dans une perspective historiqu
e et cognitive s’efforçant de saisir l’éthos traductif au sein des
interactions plurielles. Ces journées se veulent ouvertes à plusieurs lang
ues-cultures et donneront lieu, en juin 2024, à la publication d’un numéro
monographique de TTR (Traduction, Terminologie, Rédaction), revue
officielle de l’Association canadienne de traductologie.
Les axes
de réflexion que nous proposons sont nombreux et variés, car ils témoignen
t de la complexité des rapports entre individualité et plurivocalité :
en effet, si le traducteur, comme l’affirmait Bernard Hœpffner dans son ro
man posthume Portrait du traducteur en escroc, est un auteur éclat
é, que dire de l’union de divers auteurs éclatés ? Et que nous dit cette un
ion de l’œuvre créée ? est-elle une ou plurielle ? La polyphonie est-elle l
e but ou l’obstacle de cette pratique ? Qu’en est-il de l’autorité quand el
le est collective ? Que devient l’éthos du sujet traducteur dans l’alliance
intersubjective au service de la pratique de la retraduction à plusieurs ?
Voici quelques axes de réflexion possibles :
- Historiographie, définitions et réceptions : étud
es de projets éditoriaux, de la formation de collectifs ; tentative de défi
nitions de cette pratique : divergences et associations entre le colle
ctif et le collaboratif ? deux retraducteurs, est-ce déjà un « collect
if » ? la retraduction à plusieurs concerne-t-elle le processus ou le produ
it ? les anthologies associant divers retraducteurs d’un même auteur, ou pa
s, sont-elles des retraductions à plusieurs, quand la polyphonie se fait pa
r contiguïté et association ? comment sont présentées au public ces entrepr
ises ? comment sont-elles reçues ?
- Difficultés, défis et li
mites : études du leadership, de l’autorité fluctuante ou partagée
, des conflits de retraduction et de leur gestion, des phénomènes de déseng
agement dans l’entreprise plurielle.
- Avantages, ouvertures
et plaisirs : études de cas présentant des expériences fondées sur
le partage et la collaboration, sur les émotions et l’éthos des retraducte
urs ; sur la fonction de l’émulation, du dialogisme, de l’hybridation
discursive pour un enrichissement des œuvres ; ou encore sur la part de la
subjectivité et de l’intersubjectivité créatrice lorsqu’il s’agit de donner
voix à plusieurs altérités en plus de celle de l’auteur.
- P
ratiques : études sur les modalités de travail à plusieurs, depuis
l’anonymat et l’invisibilité (Wiki-traducteurs et pratiques de crowdsourci
ng) jusqu’à l’association de plusieurs créateurs revendiqués ; retours
d’expériences partagées ; analyse de retraductions à plusieurs.
<
li>Technologie et intermédialité: études sur le rôle de no
uvelles technologies de la traduction dans la retraduction à plusieurs ; su
r l’intégration d’autres médias dans les pratiques retraductives (illustrat
ions, vidéo, etc.) et leurs interactions avec les textes.- I
mplications traductologiques et pédagogiques: comment cette pratiq
ue doublement critique nous permet-elle de repenser notre discipline ? et c
omment la pédagogie de la traduction s’en nourrit (les ateliers du « créer
ensemble » dans le cadre des cours).
L
es propositions de contributions devront être envoyées aux deux organisateu
rs pour le
10 juillet 2022 : elles comporteront un ré
sumé de 500 mots, une liste de 5 mots-clés, ainsi qu’une courte présentatio
n bio-bibliographique. Veuillez les adresser à
et
<
/span>.
[1]
L’entrée « retraduction », n’est ajoutée qu’en 2004 dans la Routledge E
ncyclopedia of Translation Studies. Parmi les études focalisées sur ce
tte thématique, on peut citer : Palimpsestes, « Retraduire »,
4, 1990 ; « Pourquoi donc retraduire ? », 15, 2004 ; R. Kahn et C. Seth (d
ir) La Retraduction, Mont-Saint-Aignan, Publications des universit
és de Rouen et du Havre ; E. Monti et P. Schnyder (dir.), Autour de la
retraduction. Perspectives littéraires européennes, Orizons, Paris, 20
11 ; J.-P. Courtois (dir.), De la retraduction. Le cas des romans,
La Lettre volée, Bruxelles, 2014 ; « Voice in Retranslation », Target<
/em>, 27, 2015. Le cycle de rencontres « Retranslation in Context », qui on
t eu lieu à Istanbul en 2013 et 2015, à Gand en 2017, à Madrid en 2019 et s
e tiendront à Budapest en avril 2022 manifeste la vitalité de la réflexion
actuelle dans ce domaine.
[2] I. Collombat, « Le XXIe
siècle : l’âge de la retraduction », Translation Studies in the ne
w Millennium, 2004, 2-15.
[3] C. Fillière, « Lire les (re)tr
aductions », conférence UT2J, 2021.
[4] Depuis les colloques de 2
014 à Mulhouse et à Paris 8 ont paru : « Voyage en équipage », Tra
duire, 233, 2015 ; A. Cordingley et C. Frigau Manning (eds.), Coll
aborative Translation : from the Renaissance to the Digital Age,
London, Bloomsbury, 2016 ; E. Monti, P. Schnyder (dir.), Traduire à plu
sieurs. Collaborative Translation, Paris, Orizons, 2018 ; « Traduire e
nsemble pour le théâtre », La Main de Thôt, 4, 2018.
[5]
Le numéro « Le Je du traducteur » de Meta date de 1993,
mais c’est aujourd’hui que tous les acteurs s’emparent du sujet, telle l’as
sociation Traduqtiv (Traduction et Qualité : transmission, information
et veille).
[6] A. Brisset, « Retraduire ou le corps changeant d
e la connaissance. Sur l’historicité de la traduction », Palimpsestes
em>, 15, 2004, 17-45.
[7] Comme « traduction au carré » (C. Filli
ère, 2021), la retraduction se comporte en espace critique qui engendre sa
propre réflexion, ou « le déploiement d’une herméneutique appliquée » (Y. C
hevrel, « Introduction : la retraduction », R. Kahn et C. Seth (dir.),
La Retraduction, Mont-Saint-Aignan, Publications des universités
de Rouen et du Havre, 2010, 20).
[8] Réflexion initiée en février
2019 lors de la journée « La traduction littéraire et SHS à la rencontre d
es nouvelles technologies », en partenariat avec la Direction Générale de l
a Traduction de Bruxelles, qui a donné lieu au numéro 9 de
La Main de T
hôt (2021) :
https://revues.univ-tlse2.fr/lamaindethot/index.php?id=899
).
<
strong>Carole Fillière (University of Toulouse - Jean Jaurès, LLA-CREATIS)&
nbsp;
Retranslation is an
insufficiently explored issue, despite the surge of interest that the topi
c has known within translation studies in the last twenty years [1]. While
a general agreement seems to be found on the 21st century as the “age of re
translation,” [2] more reluctance is still to be found around the term “ret
ranslation,” to which the publishing world prefers “new translation,” even
though, somehow paradoxically, more and more translators claim to be “unaba
shed retranslators” [3]. While collaborative translation has only recently
been studied [4], collaborative retranslation remains a relatively unexplor
ed field, especially in terms of the cognitive and textual issues of plural
creative activity, and its relation to new technologies. The rehabilitatio
n of the agent in translation studies, which can be traced back to the cult
ural turn of the 1990s [5], inspires approaches to retranslations as cultur
al phenomena at the intersection of a collective field and a subjective spa
ce [6].
We would like to invite a theorization of collaborative r
etranslation providing new perspectives on collective, collaborative and in
dividual creativity, as well as on the historical, literary and critical me
tadiscursivity inherent to the phenomenon of retranslation. Such perspectiv
es may in turn shed new light on translation studies, cultural history and
literature [7].
Two one-day seminars will be held in the autumn o
f 2022 and in the spring of 2023, focusing on subjectivity within collabora
tive retranslations. The two seminars will build on the volumes Autour
de la retraduction and Traduire à plusieurs / Collaborative Transl
ations (E. Monti and P. Schnyder (eds.), Orizons, Paris, 201
1 and 2018), as well as on the research paths of the doctoral seminar L
a retraduction : Lieu et moment d’interprétation (Doctoral School ALLP
H@, University of Toulouse - Jean Jaurès, 2019-2021) [8].
The aim
of these two days is to bring together translation scholars, philologists,
historians and professional translators in order to unravel the translatio
nal ethos emerging from plural interactions. The two seminars will
be open to different languages and cultures, and will result in a monograp
hic issue of TTR (Translation, Terminology, Writing), the
official journal of the Canadian Association for Translation Studies, in J
une 2024.
The research paths that we want to explore are wide-ran
ging, accounting for the complex relationship between individuality and plu
rality. If the translator—as Bernard Hœpffner wrote in his posthumous novel
Portrait du traducteur en escroc—is an “exploded” author, what ca
n be said of the gathering of various exploded authors? And what does such
gathering tell us about the resulting work? Is it single or plural? Is poly
phony a goal or an obstacle in such practice? What about collective authori
ty? What happens to the translators’ ethos in the intersubjective alliance
of collaborative retranslations?
- Historiography, definitions and receptions
: studies on book projects, on the creation of translation collect
ives; attempts to define this practice: similarities and differences betwee
n collective and collaborative? Are two retranslators already a “collective
”? Does the collaborative dimension concern the process or the product? Can
anthologies associating various retranslators of the same author be consid
ered collaborative retranslations, with polyphony achieved through contigui
ty and association? How are collaborative retranslations presented to the p
ublic? How are they received?
- Challenges and limits: studies on leadership, fluctuating or shared authority, retranslation co
nflicts and their management, disengagement in collaborative practices.
- Advantages and benefits: studies on experiences based
on sharing and collaborating, on the emotions and ethos of the retranslato
rs; on emulation, dialogism, and discursive hybridization as a source of en
richment; on the role of subjectivity and creative intersubjectivity when g
iving voice to several agents, in addition to the author.
- P
ractices: studies on the different modes of collaborative work, fr
om anonymity and invisibility (Wiki-translators and crowdsourcing) to the s
elf-conscious association of several creators; feedback on practical experi
ences; analyses of collaborative retranslations.
- Technology
and Intermediality: studies on the role of new technologies in co
llaborative retranslations; on the integration of other media in retranslat
ions (illustrations, videos, etc.) and their interactions.
-
Implications on Translation Studies and Translation Training: how
does this doubly critical practice allow us to rethink the discipline of Tr
anslation Studies? How may translation training benefit from it?
<
/div>
Proposals for contributions should be sent to the two organizers
by
July 10, 2022: they should include a 500-word abstract,
5 keywords, and a short bio-bibliographic note. Please send them to:
<
span class="cloaked_email ep_7768df85">
and
.
[1
] The entry “retranslation” appeared only in the 2nd edition of
the Routledge Encyclopedia of Translation Studies, in 200
4. Here are a few volumes and journal issues published on this topic: P
alimpsestes, “Retraduire”, 4, 1990; “Pourquoi donc retraduire?”, 15, 2
004; R. Kahn and C. Seth (dir.), La Retraduction, Mont-Saint-Aigna
n, Publications des universités de Rouen et du Havre; E. Monti and P. Schny
der (dir.), Autour de la retraduction. Perspectives littéraires europée
nnes, Orizons, Paris, 2011; J.-P. Courtois (ed.), De la retraducti
on. Le cas des romans, La Lettre volée, Brussels, 2014; “Voice in Retr
anslation”, Target, 27, 2015. The series of conferences “Retransla
tion in Context,” which took place in Istanbul in 2013 and 2015, in Ghent i
n 2017, in Madrid in 2019, and will be held in Budapest in April 2022, show
the vitality of this research area.
[2] I. Collombat, “Le XXIe siècle : l’âge de la retraduction”, Translation Studies in th
e New Millennium, 2004, 2-15.
[3] C. Fillière, “Lire les (re
)traductions”, UT2J conference, 2021.
[4] Since the 2014 conferen
ces in Mulhouse and Paris 8, here are the volumes which have appeared on th
is topic: “Voyage en equipage”, Traduire, 233, 2015; A. Cordingley
and C. Frigau Manning (eds.), Collaborative Translation: from the Rena
issance to the Digital Age, London, Bloomsbury, 2016; E. Monti, P. Sch
nyder (dir.), Traduire à plusieurs. Collaborative Translation<
/em>, Paris, Orizons, 2018; “Traduire ensemble pour le théâtre”, La Mai
n de Thôt, 4, 2018.
[5] The issue “Le Je du traduct
eur” of the journal Meta dates back to 1993, but only recently has
this idea reached a larger audience via several actors, such as the associ
ation Traduqtiv (Traduction et Qualité: transmission, information et veille
).
[6] A. Brisset, “Retraduire ou le corps changeant de la connai
ssance. Sur l’historicité de la traduction”, Palimpsestes, 15, 200
4, 17-45.
[7] As a “squared translation” (C. Fillière, 2021), ret
ranslation acts as a critical space generating its own thinking, “the deplo
yment of an applied hermeneutic” (Y. Chevrel, "Introduction : la retraducti
on", R. Kahn and C. Seth (dir.), La Retraduction, Mont-Saint-Aigna
n, Publications des universités de Rouen et du Havre, 2010, 20).
[8] Reflection initiated in February 2019 during the symposium “Literary tr
anslation and Humanities and Social Sciences translation, in the wake of ne
w technologies,” in partnership with the Directorate-General for Translatio
n in Brussels (
La Main de Thôt, 9, 2021:
https://revues.univ-tlse2.fr/la
maindethot/index.php?id=899).
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