BEGIN:VCALENDAR VERSION:2.0 PRODID:-//jEvents 2.0 for Joomla//EN CALSCALE:GREGORIAN METHOD:PUBLISH BEGIN:VEVENT UID:f1fb1df449ce74fda16091e50623fb84 CATEGORIES:Appels à communication CREATED:20220425T084858 SUMMARY:JE - Du territoire aux mémoires fragmentées : récits et créations identitaires dans le monde hispanique LOCATION:Université Grenoble-Alpes DESCRIPTION;ENCODING=QUOTED-PRINTABLE:
JE - Du territoire aux mémoires f ragmentées : récits et créations identitaires dans le monde hispanique strong>
Grenoble - 2 décembre 202 2
Depuis quelques anné es, la montée des nationalismes et populismes, de tout bord politique, rem et au cœur des préoccupations le concept d'identité en lien avec le terri toire. Quand certains aspirent à un « nationalisme centrifuge » (R. Girard et) afin de préserver l'identité et la supposée pureté originelle du gr oupe dans un entre-soi, la mondialisation et la suppression relative d es frontières depuis plusieurs décennies a permis des déplacements migra toires et culturels faisant de chaque territoire un espace de plus en plus ouvert sur le monde. Ces migrations intraterritoriales ou internationales m ettent à mal le lien de la communauté préexistante avec son territoire : elles peuvent renforcer ou fragmenter des identités en constante évoluti on dans un double mouvement de déconstruction et de reconstruction, de res semblance et de dissemblance, en fonction de différents facteurs tels que le racisme ou les événements historiques.
Le contexte espagnol constitue un exemple de choix pour traiter de ces problématiques par sa condition de « nación de naciones » (S. De Pablo). Dès le XIXeme siècle, la suppression des Fueros au Pays ba sque et en Navarre, après la dernière guerre carliste, pose par exemple l a question du lien entre territoire régional et territoire national. Les B asques voient dans l'abrogation de ces statuts juridiques particuliers, con jugués aux migrations de la fin du siècle, une attaque, si ce n’est une i nvasion, de la part des Espagnols sur leur territoire. De nombreuses année s durant, Sabino Arana considérait l!arrivée de migrants d'autres parties de l'Espagne sur leur terre comme une intrusion néfaste contribuant à la « dégénération » de leur race. Nous souhaitons interroger comment, à partir du lieu de vie, se déploient des imaginaires régionaux basés sur des projections identitaires et comment, dans un second temps, se const ruit la mémoire du territoire et de sa communauté. Un tel questionnement permettra d’étudier le territoire, entendu comme « portion d’espace contro ̂lée et appropriée, y compris symboliquement, par une société donnée » (G. Di Méo), en relation avec le processus de construction de mémoires. E n effet, le territoire, l'identité et même la mémoire peuvent se fabriqu er de toutes pièces à partir de fragments disparates provenant d'individu s ou de récits variés. Ces fragments, renvoyant étymologiquement à la d ispersion, à la perte, à la désintégration mais également à ce qui es t incomplet ou brisé, marquent le récit du sceau de la rupture afin de me ttre en lumière ce lien personnel et identitaire qu'un individu singulier entretient avec son territoire. Quelles sont les traces, héritages et représentations qu!un individu ou qu'une communauté considèrent comme f ondatrices de son identité ?
La volonte ́ d’appartenance ou de séparation se fait par rapport à un discours domin ant au niveau national, régional et même local, entre autres grâce à la création. Comment se configurent différentes mémoires d!un territoire a utant pour ceux qui y habitent, notamment par leur manière particulière d e vivre leur identité nationale (les habitants parlant la langue régional e et ceux qui vont uniquement connaître la langue nationale), que pour ceu x qui ont dû quitter leur patrie (exils, migrations) ? Le recours à la me ́moire est-il direct (transmission de souvenirs, nostalgie du passé) ou in direct (redécouverte d'une origine perdue) ?
Notre réflexion se centrera fondamentalement sur les productions cul turelles traitant des problématiques identitaires et mémorielles auxquell es le monde contemporain ne cesse de se confronter à partir de trois axes.
1. Créations et identités: le lien avec le territoire
Au-delà du jeu sur les stéréotypes (Ocho a pellidos vascos, Perdiendo el norte), visant à critiquer une nation ou au contraire à dédramatiser des situations de tension, nous so uhaiterions laisser un espace central aux représentations de la nation et à l'art national. L’écrivain national (Thiesse) est bien ce médiateur, c e passeur de la création individuelle qui se meut en représentant d'une i dentité collective. Nous procéderons à l’étude de l’image du territoire au sein du récit. Autrement dit, comment imaginer ce lien d'appartenance avec le lieu que nous habitons et qui nous habite ? Il sera possible d'anal yser la représentation d’événements historiques considérés comme fonda teurs d'une « communauté imaginée » selon l’expression de Benedict Anders on, avec le thème des récits nationaux, de l’« Histoire nationale » ou la représentation de motifs intrahistoriques qui servent de toile de fond à l’Histoire la plus visible mais qui sont tout aussi fondateurs pour la str ucturation et la caractérisation d!une identité régionale. Qu!on songe a ̀ la représentation du paysage qui est une manière de parcourir le territ oire par l!imagination et de se l!approprier. Ces incarnations de la nation peuvent se retrouver tout autant dans la littérature, la musique (les ada ptations des poèmes d!Antonio Machado peignant les paysages de Castille pa r Joan Manuel Serrat...), que dans la peinture (peinture d'histoire, peintu re du quotidien...). En somme, il s’agira d’étudier comment le groupe vit et construit son identité au sein du territoire quand celui-ci l’habite. p>
2. Récits de migrations et identités : une identité tiraillée entre territ oire d'accueil et territoire de départ ?
Alors qu'il sanctionne, a priori, un dérèglement de et dan s l'espace, un déplacement géographique, le récit de la migration dit au ssi et surtout un bouleversement ou un décalage intérieur. Si c'est bien la communauté qui a pu éprouver cette mobilité, elle est cependant const ituée de micro-histoires chacune singulière. Et ainsi, même subie collec tivement, la migration constitue une expérience vécue par un individu dan s sa singularité. Quelles traces reste-t-il du pays d'origine dans cette i dentité recomposée du migrant ? À quel niveau se jouent les interactions entre culture d!accueil et culture des migrants ? La seconde génération garde-t-elle les mêmes référents culturels de leur pays d'origine que ce ux de la première génération, ou s'agit-il davantage d'une construction imaginaire et hybride, filtrée par le temps qui passe et le contact avec l a population locale ? Nous pourrons même aller jusqu’à questionner la not ion d'exil voire de « desexil », expression faisant référence à l!expér ience vécue par les personnes rentrant dans leur pays d’origine, obligées de réapprendre à vivre dans celui-ci, après avoir été contraintes de l'abandonner plusieurs années durant. Quelles sont les représentations du territoire d'origine pour ces migrants qui ne l’ont, en ce qui concerne la seconde génération, pas connu directement ? Celles-ci entrent- elles en conflit avec les représentations dont ils ont héritées ? Que dire de ces situations de contacts nationaux liées aux migrations ? L’étude de la fi gure de l'apatride, se réclamant souvent d'une identité multiple pour mar quer « l'invention d!une nouvelle appartenance », pourra permettre d!approc her la notion de citoyen du monde. La dimension mémorielle sera ainsi au c œur de nos préoccupations.
3. Minorités et nations : l'altérité comme fo ndement du territorie ?
Le mond e actuel se revendique comme hétérogène, pluriel et inclusif de sorte qu e toute altérité ou remise en cause des normes de la société conduit à un processus de marginalité et de marginalisation pour cette minorité co nsidérée comme autre de la communauté dans laquelle elle s'insère. Cepe ndant, des mouvements comme le TERF (Trans-exclusionary radical feminist) r ejettent ces identités minoritaires. Il s'en dégage une idée d!oppositio n entre minorité et majorité car une communauté se construit toujours fa ce à une autre. Comment se matérialise cette division ? Ces minorités so nt-elles toujours marginalisées ? Le fait que la femme, traditionnellement considérée comme une minorité dans les sciences sociales, se retro uve souvent représentante de la nation n’est pas anodin. Nous pourrons par ler des minorités, afin de traiter de leurs diversités (genre, ethnie, re ligion) qui se posent comme des alternatives face à un pouvoir dominant. C eci nous ouvre comme axe celui de la construction de l'autre par le rejet d ans des rapports entre dominants et dominés. Pour maintenir une cohésion, le groupe a besoin d!un bouc émissaire et Guillaume Le Blanc expliqu e que « les étrangers confèrent une unité au groupe national, c'est pour quoi il est essentiel à la nation que l’étranger ne soit pas purement exc lu ». Ainsi, comment la création artistique permet-elle de donner une voix à ces personnes marginalisées ? Quels échos leurs créations trouvent-e lles face au grand public pour passer un message en contradiction avec les idées reçues ? Nous pourrons aborder la description de cette expérience des minorités dans les productions culturelles. À quel point ces identite ́s à contre-courant servent-elles pour définir les différentes formes qu e prend le « soi » ? Nous pourrons interroger l’écriture et les formes nou velles que prend l'identité des minorités, par la langue, leurs imaginair es et leurs références. Dans quelle mesure subvertissent-elles les codes dominants pour explorer de nouvelles manières d’être ? Cette scission ent re des cadres, des postures et des actions s!incarne de différentes maniè res (chansons, manifestations, etc.) pour obtenir une reconnaissance face a ̀ une défaillance prenant la forme d!inégalités sociales ou d!une i nvisibilisation (le code Hays ou le queer coding) qui se perpétue.
Format des contribut
ions
Cette journée d'étude, s’inscrivant dans le groupe de recherche CERH IS, se limite au XIX-XX-XXIème siècle et s!adresse aux chercheurs et jeunes chercheurs hispanistes, autant spécialistes de l'Espagne que de l' Amérique latine. Cette journée d’étude, par sa thématique propice à l' interdisciplinarité, sera composée de communications d!une durée de 20 m inutes. L’événement se déroulera sur le campus de l'Université Grenoble Alpes le 02 décembre 2022. Un format hybride sera mis en place. Merc i de nous indiquer lors de la proposition de communications si vous souhait ez intervenir en présentiel ou en distanciel.
Une publication à la suite de la journée pourra être envisagée. p>
Modalités de soumission :
Les propositions d!interventions, co
mportant un résumé d'une quinzaine de lignes maximum, sont à envoyer
Comité d'organisation :
Charlotte Blanchard ()
David Crémaux-Bouche ()
Comité scientifique :
Jesús Alonso Carballés, Professeur des Univers ités en civilisation de l!Espagne contemporaine, Université Bordeaux-Mont aigne.
Laurence Garino-Abel, Maîtresse de conférences en littérature espagnole contemporaine, Université Grenob le-Alpes.
Pierre Géal, Maître de confe ́rences en civilisation de l'Espagne des XVIIIe et XIXe siècles, Universit é Grenoble-Alpes.
Sonia Kerfa, Professe ure des Universités en Histoire et esthétique des cinémas du réel en Es pagne et en Amérique hispanophone et études de genre, Université Grenobl e Alpes.
Olga Lobo Carballo, Maîtresse de conférences HDR en littérature et arts visuels de l'Amérique latine, Université Grenoble-Alpes.
Catherine Orsini-Saillet, Professeure des Universités en littérature espagnole cont emporaine, Université Grenoble Alpes.
M argarita Remón-Raillard, Maîtresse de conférences HDR en littérature et arts visuels de l'Amérique latine, Université Grenoble-Alpes.
Daniel Rojas, Maître de conférences en Histoire et civilisations de l’Amérique latine, Université Grenoble-Alpes.
Nicolás Sesma-Landrin, Maître de Conférences en civilisation de l'Espagne contemporaine, Université Grenoble-Alpes.
Bibliographie indicative
ANDERSON, Benedict, L'imagi
naire national : réflexions sur l!origine et l!essor du nationalisme, Pier
re- Emmanuel Dauzat (trad.), Paris: La Découverte/Poche, 2002.
BERTHI
ER, Nancy et Jean-Claude SEGUIN (éd.), Cine, nación, y nacionalidade
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CASANOVA, Pascale, Des littératures
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DELORME, Isabelle, Quand la bande dessinée fait m
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ESPMARK, Kjell, El premio
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HALBWACHS, Maurice, La mémoire colle
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PERROT-CORPET, Danielle et Lise GAUVIN (dir.), La
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SUSINI-ANASTOPOULOS, Françoise, L’écriture fragmentai
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——————, La fabrique de l’écrivain national : entre li
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