Après la « mort de l’auteur » proclamée
par Roland Barthes ou Pierre Bourdieu, qui ont fait descendre de son piéde
stal la figure démiurgique de l’auteur et consacré celle du lecteur-a
uteur, les chemins actuels de la critique donnent à nouveau droit de cité à
l’instance auctoriale. Paul Ricoeur (
) parl
e de l’acte d’écriture comme d’une « mise en intrigue » d
e l’identité. À la lumière de ce principe, l’acte de lecture po
urrait, dans les différents genres littéraires (roman, conte, micro-conte,
poésie, théâtre, essai, etc.) – et, dans le cas qui nous intéresse, l
atino-américains –, se proposer de mettre en évidence dans leur diver
sité les stratégies de mise en texte de cette subjectivité et de débusquer
les masques derrière lesquels se cachent ce « Je » et ces jeux du « Je ».
div>
En prose, l’on peut s’int
erroger, pour ce qui est de la production latino-américaine, sur les notion
s de narrateur (selon les théories de Paul Ricoeur et Gérard Genette), de p
ersonnage (à partir des études de Vincent Jouve dans L’effet-pers
onnage dans le roman, de Michel Erman dans Poétique du personnage
de roman, de Philippe Hamon dans Pour un statut sémiologique du pe
rsonnage ou de Pozuelo Yvancos dans son article « Cuando el Yo es pers
onaje »…) et sur leur perméabilité avec la figure de l’auteur.
Quant à cette figure de l’auteur, il serait intéressant d’expl
orer le faisceau de ses manifestations fragmentaires à travers les paratext
es, les « seuils » du texte, l’autobiographie, l’autofiction, l
a voix des personnages et des narrateur(s) et la nature de l’image qu
i en émane, celle d’un auteur-joueur, d’un auteur-démiurge, d&r
squo;un « héros sans attributs » (pour reprendre le titre de l’ouvrag
e de Julio Premat, Héroes sin atributos) dans la prose latino-amér
icaine. Le « Je » instaure-t-il parfois, paradoxalement, une forme de dista
nce – pensons à Juan Rulfo, par exemple – avec le lecteur ? Une
réflexion sur le monologue intérieur dans des textes narratifs où l’
influence de James Joyce et William Faulkner se fait sentir pourrait égalem
ent être envisagée.
Cette réflexion pe
ut même aller plus loin pour ce qui est de poèmes où le sujet lyrique sembl
e disparaître pour laisser place à une écriture impersonnelle. Michel Collo
t évoque par exemple l’existence d’un « lyrisme transpersonnel,
voire impersonnel, anonyme »
[4] chez Jean-Michel Maulpoix. Existe-t-il, dans la p
oésie latino-américaine contemporaine, cette disparition du « Je », auquel
se substituerait une énonciation dépersonnalisée ? Il serait intéressant de
s’interroger sur cet effacement du « Je » en poésie : est-il vraimen
t sincère ? Le poète, dans ce cas, ne se joue-t-il pas de son lecteur? Si l
’on en croit Henri Meschonnic qui a montré par sa théorie du rythme q
ue même « l’écriture impersonnelle n’est pas l’écriture d
’un sujet zéro »
[5], ce
t effacement ne serait qu’illusion. C’est donc ailleurs que dan
s les multiples figurations du Moi qu’il faudrait aller chercher la v
oix poétique. Quant au théâtre, il serait intéressant de se pencher sur le
personnage en revenant à l'étymologie
persona (masque de l‘a
cteur) et en réfléchissant aux masques derrière lesquels se cache potentiel
lement l’instance auctoriale, tout comme aux nouvelles modalités de l
’expression d’un « Je » dans les pièces contemporaines. <
/div>
Ce colloque se propose de développer
cette problématique dans les différents genres en prenant pour cadre la li
ttérature latino-américaine du XXe et du XXIe siècles
. Il s’agira ainsi de mettre en lumière les divergences ou convergenc
es inter-génériques à l’œuvre dans la production littéraire lat
ino-américaine contemporaine. Quelle posture est adoptée par l’écriva
in latino-américain au XXIe siècle : instabilité, fragmentation,
effacement d’un « homme sans qualités » ou affirmation de la toute p
uissance du moi créateur ? Quels masques portent le « Je » et son créateur
et dans quel but ?
Les communication
s pourront s’inscrire dans les axes suivants dont la liste n’es
t pas exhaustive :
Autofiction
Non-fi
ction
Auteur et
narrateur
Aute
ur joueur
Auteu
r et personnage
Destruction, fragmentation, instabilité, masques du « Je »
Un « Je » dépassant l’au
tofiction et l’autobiographie
Disparition ou présence du « Je »
Effacement ou affirmation du Moi cr
éateur
Héros sa
ns attributs
Les propositions de com
munication de 10 lignes environ, accompagnées d’une brève note bio-bi
bliographique, sont à envoyer à l’adresse mél suivante :
pour le 15 janvier 2019. Les réponse
s quant à l’acceptation de ces propositions seront données début févr
ier 2019. Les langues de communication seront le français et l’espagn
ol.
Comité scientifique
Dante Barrientos Tecún (PR, Aix
-Marseille Université)
Karim Benmilo
ud (PR, Université Paul Valéry Montepllier)
José Manuel Camacho Delgado (PR, Universidad de Séville)
Erich Fisbach (PR, Université d’Angers)<
/div>
Julio Premat (PR, Université Paris 8
)
Cécile Quintana (PR, Université de
Poitiers)
José Carlos Rovira (PR, U
niversidad de Alicante)
Magda Sepúlv
eda (Profesora asociada, Pontificia Universidad Católica de Chile)
Marta Inés Waldegaray (PR, Université de Rei
ms)
Université du Littoral Côte d'Opale - Unité de Recherche s
ur l’Histoire, les Langues, les Littératures et l’Interculturel
(UR H.L.L.I., EA 4030)
CONVOCATORIA – COLOQUIO INTERNACIONAL
Inestabilidad y mutaciones: juegos del «Yo» en la literatura latinoamericana de los siglos XX y XXI
17-18 de octubre de 20
19
Comité organizad
or Lise Demeyer (Doctora, ULCO), Romain Magras (Maître de conféren
ces, ULCO), Isabelle Pouzet Michel (Maître de conférences, ULCO), Benoît Sa
ntini (Maître de conférences, ULCO).
Parece evidente que el concepto de «Yo» en la literatura se refiere al nar
rador, al sujeto lírico o al personaje de teatro. No obstante, si se profun
diza en la reflexión, la definición es más compleja de lo que parece: ¿es t
an fácil como se podría creer, por ejemplo, disociar al narrador y a la ins
tancia autoral en el relato, al «sujeto empírico y [al] sujeto lírico», en
la poesía para citar a Dominique Combe en «La référence dédoublée. Le sujet
lyrique entre fiction et autobiographie»
[1]? ¿Qué características del «Yo» emerge
n de la manera en que éste se expone y de la recepción que de él tiene el l
ector? ¿Son idénticos, en los demás géneros, los «efectos de lectura» evoca
dos por Vincent Jouve en relación con el personaje? Esas interrogaciones, a
plicadas al caso de la literatura latinoamericana de los siglos XX y XXI, o
frecen ricos ángulos de acercamiento.
Tras la «muerte del autor» proclamada por Roland Barthes o Pierre Bourdie
u, quienes han hecho caer de su pedestal la figura demiúrgica del autor y s
acralizado la del lector-autor, los caminos actuales de la crítica vuelven
a darle cabida a la instancia autoral. Paul Ricœur (Temps et réci
t 3) habla del acto de escritura como de una «puesta en intriga» de la
identidad. A la luz de este principio, el acto de lectura podría proponers
e, en los distintos géneros literarios (novela, cuento, microcuento, poesía
, teatro, ensayo, etc.) –y, en el caso que nos ocupa, latinoamericano
s–, poner de realce en su diversidad las máscaras detrás de las cuale
s se esconden ese «Yo» y esos juegos del «Yo».
Pueden explorarse, en el marco de la prosa latinoamericana, las
nociones de narrador (en base a las teorías de Paul Ricoeur y Gérard Genett
e), de personaje (a partir de los estudios de Vincent Jouve en L’
effet-personnage dans le roman, de Michel Erman en Poétique du per
sonnage de roman, de Philippe Hamon en Pour un statut sémiologique
du personnage o de Pozuelo Yvancos en «Cuando el Yo es personaje») y
su permeabilidad con la figura de autor. En lo que se refiere a este concep
to de la figura de autor en la narrativa latinoamericana, sería interesante
explorar el abanico de sus manifestaciones fragmentarias en los paratextos
, los «umbrales» del texto, la autobiografía, la autoficción, la voz de los
personajes y de los narradores y la naturaleza de la imagen que emerge de
todo ello, sea la de un autor juguetón, de un autor demiúrgico, o de un «hé
roe sin atributos» (retomando el título epónimo del ensayo de Julio Premat,
Héroes sin atributos). ¿No instaura este «Yo», a veces, y paradój
icamente, una forma de distancia –piénsese por ejemplo en Juan Rulfo&
ndash; con el lector? Los participantes también podrían plantearse reflexio
nar sobre el monólogo interior en textos narrativos en los cuales queda pat
ente la influencia de James Joyce y William Faulkner.
Asimismo, se impone también en poesía la necesidad de ref
lexionar sobre los juegos del «Yo». Después del romanticismo, el lirismo fu
e condenado por un gran número de poetas que lo consideraban necesariamente
sinónimo de confesión sentimental del «Yo». Ahora bien, la poesía del sigl
o XX ha evidenciado que la presencia del sujeto lírico, expresada o no en p
rimera persona, no implica automáticamente el desahogo del alma de su autor
. Sus manifestaciones pueden ser múltiples y hacer intervenir la ficción, c
omo en la novela. Por ejemplo, Dominique Rabaté afirma que «la poesía se si
túa en un espacio figural en el cual pueden actuar “ficciones del yo&
rdquo; bajo la forma de personajes imaginarios, así como “figuracione
s del yo”»
[2]. Así, puede parecer pertinente asomarse a la práctica autoficc
ional en poesía y a sus manifestaciones en el mundo latinoamericano. ¿Cómo
toma cuerpo este Yo lírico en la poesía latinoamericana de los siglos XX y
XXI? ¿Cuáles son sus características? ¿Dónde se sitúa la frontera entre «fi
cción» y «figuración» del Yo, y en qué medida esta oscilación asume un pape
l lúdico? En Chile, la notable presencia, en este principio de siglo XXI, d
e una enunciación en primera persona en la obra de Paula Ilabaca o de Hécto
r Hernández Montecinos, por ejemplo, ¿tendrá algo que ver con un canto egot
ista?
Para Kate Hambürger que, en
Logique des genres littéraires, evoca la existencia de un «Yo mentir
oso» en poesía, el sujeto es real mientras que su experiencia puede ser irr
eal[3].
¿Significa que realidad y poesía son inconciliables? ¿Se puede considerar
que el «Yo» es mentiroso o disimulador cuando se niega a incorporarse a la
realidad o hasta cuando la rehúsa? Numerosos poetas latinoamericanos tratan
de los horrores de la Historia y de las dictaduras en sus obras: Mario Ben
edetti en Uruguay, Raúl Zurita en Chile o Juan Gelman en Argentina expresan
las angustias de una sociedad presa de juntas militares, transformando una
experiencia real en una rica materia poética cuyo canto en primera persona
es relevante para su obra. ¿Qué pasa con las nuevas generaciones de poetas
que no conocieron en carne propia la dictadura? ¿Sus sujetos líricos optan
por evocar la «experiencia irreal» de que habla Kate Hambürger o, al contr
ario, prefieren aludir a un referente histórico-social concreto?Podemos adentrarnos más en esta reflexión
si pensamos en los poemas en que el sujeto lírico des
aparece para dejar lugar a una escritura impersonal. Michel Collot alude po
r ejemplo a la existencia de un «lirismo transpersonal, hasta impersonal, a
nónimo»
[4]<
/a> en la poesía de Jean-Michel Maulpoix. En la poesía latinoamericana cont
emporánea, ¿se observa esa desaparición del «Yo» al que sustituye una enunc
iación despersonalizada? Sería interesante interrogarse acerca de este desv
anecimiento del «Yo» en poesía: ¿de verdad es sincero? En este caso, ¿no se
burla el poeta del lector? Según Henri Meschonnic, quien mostró gracias a
su teoría del ritmo que incluso «la escritura impersonal no es la escritura
de un sujeto cero»[5]<
/sup>, este desvanecimiento no sería más que una ilusión. Entonce
s, ya no es en las múltiples manifestaciones del «Yo» donde se sitúa la voz
poética. En cuanto al teatro, por un lado, habría que abordar al personaje
a partir de la etimología
persona que significa ‘máscara de
l actor’ para acercarse a las máscaras detrás de las cuales se disimu
la la instancia autoral y, por otro lado, cabría analizar las manifestacion
es del «Yo» en las obras contemporáneas.
Este coloquio pretende desarrollar esta problemática en los distintos
géneros tomando como marco la literatura latinoamericana de los siglos XX y
XXI. Se tratará así de revelar las divergencias o convergencias intergenér
icas que intervienen en la producción literaria latinoamericana contemporán
ea. ¿Qué postura adopta el escritor latinoamericano en el siglo XXI: inesta
bilidad, fragmentación, desvanecimiento de un «hombres sin cualidades» o af
irmación de la omnipotencia del yo creador? ¿Qué máscaras llevan el «Yo» y
su creador y con qué objetivo?
Las p
onencias podrán inscribirse en los siguientes ejes cuya lista no es exhaust
iva:
Autoficción
No-ficción
Autor
y narrador
Autor jugador
Autor y personaje
Destrucción, fragmentación, inestabilidad, máscaras del «Yo»
Un «Yo» que va más allá de la autoficci
ón y la autobiografía
Desaparición o
presencia del «Yo»
Desvanecimiento
o afirmación del Yo creador
Héroes s
in atributos
Se fija fecha límite de
envío de las propuestas de ponencias, de unas 10 líneas, para el día 15 de
enero de 2019. Vendrán acompañadas de una breve nota bio-bibliográfica y s
e mandarán a la siguiente dirección de email: . Tras evaluación de las propuestas por el
comité de lectura, se enviará una respuesta a principios de febrero de 201
9. Las ponencias podrán redactarse en francés o en español.
Comité científico
Dante Barrientos Tecún (PR, Aix-Marseille Université
)
Karim Benmiloud (PR, Université Pa
ul Valéry Montepllier)
José Manuel C
amacho Delgado (PR, Universidad de Séville)
Erich Fisbach (PR, Université d’Angers)
Julio Premat (PR, Université Paris 8)
Cécile Quintana (PR, Université de Poitiers)
José Carlos Rovira (PR, Universidad de Alicant
e)
Magda Sepúlveda (Profesora asocia
da, Pontificia Universidad Católica de Chile)
Marta Inés Waldegaray (PR, Université de Reims)
[1] Combe, Dominique, «
La référence dédoublée. Le sujet lyrique entre fiction et autobiographie »,
in RABATÉ, Dominique (dir.), Figures du sujet lyrique, P
aris, PUF, 1996, p. 55. (Traducimos todas las citas del francés al español)
.
[2] Citado por MARTIN, Serge, « La voix est-el
le toujours lyrique? », https://ver.hypotheses.org/285, 09/01/2013.
[3] HAMBURGER, Kate, Logique des genres littéraires
, Paris, Seuil, 1986, p. 242.
[4] COLLOT, M
ichel. « Lyrisme et réalité », Littérature, n°110, 1998, p. 44.
[5] MESCHONNIC, Henri, C
ritique du rythme, Verdier, 1982, p. 87.
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