PROGRAMME JOURNÉE d’ÉTUDES

CAMPUS SCHUMAN – AIX MARSEILLE UNIVERSITE

29 avenue Robert Schuman

Bâtiment multimédia T1, Salle des Colloques

 

En partenariat avec le CAER et “Les Ondes du monde”

et le Festival Flamenco Azul

Il s’intéresse à la danse flamenca à partir de 2009. Il affirme que “en dehors des contraintes techniques très spécifiques de la photographie de spectacle, en danse et en particulier en flamenco, la gageure est de pouvoir saisir la micro seconde évoquant le geste, sa force, son intensité, sa douceur ou sa grâce.”.

 

 

14h45:Conférence inaugurale de José Manuel GAMBOA. Journaliste, écrivain, guitariste, producteur, critique. Travaille à la SACEM. Fait partie de l’équipe de chercheurs de la Cátedra de Flamencología de Jerez de la Frontera.

Titre conférence: « El cante, la base del arte jondo. »

 

15h15 : Jean-Francois CARCELÉN, Professeur émérite de l’Université Grenoble-Alpes, membre de l’ILCEA4-CERHIUS. 

Titre conférence:« El poder poético del cante flamenco: entre desistencia y resistencia »

 

15h45 : Mercedes GARCÍA PLATA-GÓMEZ, MCF HDR à la Sorbonne Nouvelle-Paris 3, membre à titre principal du CREC EA 2292.  

Titre conférence: «  Les letras, entre conservation et évolution: le temps de la transmission et le temps de la création ».

 

16h15: Florian HOMANN (Université de Cologne, Allemagne) prépare une thèse de Doctorat sur le sujet : « La poésie du cante flamenco et les cantaores ».

Titre conférence: « Las letras del cante flamenco y los cantaores: la transformación de los primitivos martinetes en el tiempo (entre memoria comunicativa y memoria cultural de los gitanos) ».

 

 

17h15: Conférence-récitalpar le cantaor Curro PIÑANA. Vient d’accéder à un statut universitaire en étant le premier Professeur de Cante flamenco (sur concours) au Conservatoire Supérieur de Musique de Murcie. 

Titre conférence : « Sobre la adaptación de la "poesía culta" al flamenco »

 

19h, à la Maison d’Espagne tertulia/table ronde

et Atelier bulería avec María PÉREZ (sous réserve de confirmation).

Fondatrice et directrice de la Casa Flamenca Soleá depuis 1994.

Pionnière du flamenco à Marseille, après avoir découvert le flamenco à l’âge de 22 ans, sous la houlette du Professeur Benito Pelegrin, alors qu’elle étudie l’espagnol à l’Université d’Aix-en-Provence. 

Le Centre Soleá offre aujourd’hui une formation professionnelle labellisée par la EFA, Escuela de Flamenco de Andalucía.

 

9h30: CorinneFRAYSSINET SAVY, ethnomusicologue, anthropologue de la danse, docteure en philosophie, professeure de musique et d’histoire de l’art. Elle est chercheure associée à l’IReMUS UMR 8223 – CNRS/Université Paris Sorbonne, et au RIRRA21 – Université Paul Valéry Montpellier. 

           Titre conférence : « Le sens, le son, les sens. Étude musicale et anthropologique sensorielle du chant flamenco”

 

10h:Olivia PIERRUGUES, Doctorante contractuelle en Études Hispaniques au sein de l’ILCEA4-CERHIS (Université Grenoble Alpes) et diplômée de l’École Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles.

Titre conférence : « La présence du corps dans les letras flamencas : vers une corporéité cantaora ».

 

10h30 :Claire VIALET MARTINEZ, Maître de Conférence au DEHLAM Aix-Marseille Université, membre du CAER. 

Titre conférence : « Eléments de réflexion à propos de la réception du canteet des letrasflamencas ».

11h: Anne-Sophie RIEGLER, ENS Lyon, rattachée à l’ED 540. A soutenu en 2018 une thèse de philosophie intitulée “Les enjeux d'une esthétique du flamenco. Etude analytique et critique du duende”, sous la direction de Francis Wolff (ENS Ulm) et Jean-François Carcelén (Université Grenoble 3).

Titre conférence :« Quand le tragique "du dérisoire" se transforme en tragique "d'exception" »

 

Journée d’Etudes

Jeudi 2 mai-vendredi 3 mai 2019

            Cette journée entrera en résonance avec le travail déjà entrepris à partir du CAER, dirigé par le professeur Claudio Milanesi, notamment dans le cadre de l’Axe 2, “Ecriture, réécriture, intermédialité” dirigé par le professeur Perle Abbrugiati à l’origine du développement du réseau de recherche pluridisciplinaire “Chanson. Les ondes du monde”. 

L’objet d’étude qui est le nôtre, le flamenco, présente trois modalités d’expression: le cante, le toqueet le baile. C’est sur le canteque notre attention se portera particulièrement pour ce temps fort à Aix Marseille Université (AMU), à travers un travail sur les letras, les paroles des cantesflamencos. 

Dans sa présentation du Festival “Flamenco Azul”, MaríaPérez, directrice du Centre Soleá (Marseille, Siège officiel de la Escuela de Flamenco de Andalucía en France), affirme que le flamenco est :

“Un art qui a pris racine dans la rencontre de peuples meurtris se rassurant ensemble dans une lamentation réparatrice et un partage émotionnel vital.”

Dans cette définition se trouvent mêlés souffrance et élan vital, retour sur le passé et projection vers l’avenir. “Rencontre”, “ensemble”, “partage” sont aussi des notions-clés qui rejoignent les préoccupations de ceux qui cherchent à mieux comprendre le flamenco et au-delà, les pratiques humaines et sociales que sont la musique et la danse. Car si le flamenco est bien une pratique collective, il est aussi le lieu d’expression de quêtes individuelles, personnelles, intimes où la grâce et l’art ne surgissent qu’au moment de la connexion entre artistes d’abord, artistes et public ensuite.

Pour cette première Journée d’Etudes nous nous proposons donc de nous arrêter sur la figure du cantaoret sur ce qu’il transmet à travers son cante, son cri et son corps.

Depuisce qui est communément considéré comme le premier travail de collecte réalisé par Demófilo et publié en 1881, jusqu’à nos jours, bien des choses ont été écrites sur les letras, bien des tentatives de compilations sur le modèle de recueils de poèmes se sont succédées, avec les limites que l’on connaît puisque par définition le flamenco est un art “agraphe”, dont la transmission est orale. De même, les multiples anthologies discographiques posent la question des critères de sélection des chants et reflètent la vision, la subjectivité de celui qui entreprend un tel projet. 

Le défi pour les chercheurs qui participeront à cette Journée sera donc de parler de ce chant qui se veut de manière essentielle un objet volatil, insaisissable, oscillant entre improvisation et écriture, objet textuel et objet musical. D’autant que l’émergence de l’émotion et l’empathie ne sont pas nécessairement empêchées par la méconnaissance du chant, qu’il soit envisagé comme partie d’un système musical codifié ou comme construction verbale (avec la dimension linguistique qu’elle suppose). 

Nous serons aussi amenés à approfondir d’une part la réflexion sur le positionnement esthétique, idéologique du cantaorlorsqu’il “dit” telle ou telle letra, et d’autre part celle sur le rôle des letras. Que transmettent-elles? Lorsqu’il s’agit de performances sur scène, en direct, quelles sont les modalités et les effets de sens des choix des letras ?Quel type de communication s’établit entre les musiciens et le public? 

Pour traiter toutes ces questions, il sera très éclairant d’aborder musique et chant flamencos à travers le prisme proposé par Georges Didi-Huberman dans ses travaux sur l’image et sur la danse dans lesquels il questionne, entre autres, la ou les temporalités à l’œuvre dans ces expressions artistiques, une approche qui nous aidera à interroger les rapports entre tradition, instantanéité de la performance et de la perception, mémoire individuelle et collective, projection vers l’avenir…