Jacqueline LAROSE née Aubessard (1935 - 2018) nous a quittés le 8 décembre 2018. Ses obsèques ont eu lieu à Neuvic d’Ussel, dans sa terre natale de Corrèze, le 13 décembre dernier. Agrégée d’espagnol, elle avait reçu sa formation d’hispaniste à l’Institut Hispanique. C’est là qu’elle avait rencontré Henri Larose, devenu par la suite son époux. Tous deux enseignants en classes préparatoires, ils formaient un couple généreux, passionnément tourné vers l’hispanisme et la formation des étudiants.

Jacqueline Larose participait à toutes les grandes rencontres hispaniques d’Henri, en particulier celles des Langues Néo-latines, qui se tenaient à Paris. L’on n’oubliera pas les dialogues si riches et fructueux avec Bernard Capdupuy, longtemps président de la revue après Henri, hélas disparu en 2000, et auquel plusieurs hommages ont été consacrés. L’un, organisé par Pierre Vilar et François Géal, fut une véritable fête au Lycée Louis-le-Grand, en présence de nombre de ses anciens khâgneux, et donna lieu à une première publication (Mélanges pour saluer Henri Larose, Textes réunis par François Géal et Pierre Vilar, Paris, Tours, Présence graphique, 1998). Elle fut suivie de l'hommage des Langues Néo-Latines en 1999 (n°310).

Dès 1995, Jacqueline et Henri Larose assistaient très activement au Séminaire Poésie Ibérique, qui se tenait une fois par mois à l’Institut Hispanique, dont les trois responsables étaient Marie-Claire Zimmermann, Claude Esteban et José Terra. Lorsque le séminaire est devenu le PIAL en janvier 2007 (Poésies Ibériques et d'Amérique latine, CRIMIC, Université Paris-Sorbonne), sous la co-direction de Laurence Breysse-Chanet et d'Ina Salazar, l'acte reliant symboliquement le Séminaire Poésie Ibériques et le PIAL a été de la volonté de toutes un hommage à Henri Larose, le 26 octobre 2006, en présence de Jacqueline Larose, de Marie-Claire Zimmermann et de Denise Boyer.

Jacqueline Larose a souvent dit publiquement à quel point les échanges entre poéticiens l’avaient comblée, de même qu’un colloque intitulé « Nuevas perspectivas sobre la generación poética del 27 », organisé par Marie-Claire Zimmermann à la Casa de Velázquez à Madrid, en mars 1999. Jacqueline Larose avait une faculté d’écoute exceptionnelle, et elle avait aussi eu l’art de transmettre en classes préparatoires cette culture hispanique à laquelle elle tenait tant. Après son départ pour la Corrèze, elle était restée en contact épistolaire avec plusieurs collègues qui étaient ses amis. Ceux qui l’ont bien connue se souviennent de sa gentillesse, de sa générosité et de sa rigueur intellectuelle, qualités embellies encore par ses malicieuses notes d’humour.

Marie-Claire Zimmermann, Laurence Breysse-Chanet et Pauline Renoux-Caron